Contrairement à ses concurrents, Twitter autorise les contenus pornographiques, qui peuvent être diffusés sans avertissement à des mineurs.
Interdire l’accès à Twitter depuis la France. C’est la suite qui pourrait être donnée à une demande formulée par plusieurs associations de protection de l’enfance, parmi lesquelles le Conseil Français des Associations pour les Droits de l’Enfant (Cofrade) ou l’Observatoire de la Parentalité & de l’Éducation Numérique (Open), relève le site spécialisé Next INpact. Elles viennent d’adresser une demande commune à l’Arcom (ex-CSA) pour mettre en demeure le réseau social, voire le bannir de l’Hexagone, après avoir publié une tribune sur le sujet au printemps dernier.
Contrairement à Facebook – très à cheval sur la modération des éléments de nudité – ou YouTube, Twitter autorise dans ses conditions d’utilisation les contenus pornographiques. Et ce alors que la plateforme autorise l’ouverture d’un compte dès 13 ans, soit bien avant sa majorité. Pour éviter que des mineurs ne se trouvent face à des contenus pornographiques, l’entreprise compte avant tout sur ceux qui les publient.
Mise en demeure et procédure judiciaire
D’après les règles d’utilisation de Twitter, ce sont en effet les internautes qui, au moment de partager une photo ou une vidéo pornographique, sont chargés de signaler leur propre contenu comme contenant des éléments de nudité, afin que celui-ci ne puisse pas être lu par les utilisateurs ayant moins de 18 ans ou n’ayant pas renseigné leur âge. Un âge qui peut être modifié par chacun, sans aucune vérification.
“Nos associations ont constaté la présence sur Twitter de très nombreuses images et vidéos pornographiques, susceptibles d’être vues par des enfants. Or, l’article 227-24 du code pénal sanctionne le fait de laisser de tels contenus à disposition d’internautes mineurs. Se trouvent également sur ce réseau social grand public des vidéos pornographiques zoophiles, et d’autres mettant en scène des personnes ou des personnages mineurs” précise la lettre ouverte adressée à la plateforme.
Comme c’est déjà le cas pour plusieurs sites pornographiques, l’Arcom a depuis plusieurs mois le pouvoir de mettre en demeure les sites web ne vérifiant pas l’âge des mineurs avant de diffuser des contenus pornographiques. L’autorité publique indépendante est ensuite libre d’entamer une procédure judiciaire pour les faire bloquer depuis la France, pour l’ensemble des internautes.