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des élus s’insurgent contre la fermeture des piscines publiques


Le centre nautique de Montauban, le 6 septembre, fermé la veille par le gestionnaire Vert Marine, fragilisé par la hausse des prix de l’énergie.

« Prise d’otage », « irresponsables », « irrespectueux »… Les mots sont vifs, la colère aussi. Depuis la fermeture d’une trentaine de piscines publiques par le délégataire de service public Vert Marine, le 5 septembre, en raison de l’envolée des prix de l’énergie, les élus crient au chantage. A Montauban (Tarn-et-Garonne), le calendrier de cette décision unilatérale interroge. « Nous avions prévu une réunion le 9 septembre pour discuter de la facture énergétique des bassins avec Vert Marine, détaille la maire Brigitte Barèges. Avant l’été, on avait même décidé de relier la piscine au réseau de chaleur de la ville pour permettre une économie de plus de 500 000 euros sur dix-huit mois. »

Le 2 septembre, l’édile a appris la fermeture de son bassin le lundi suivant. Bernard Morilleau, maire de Sainte-Pazanne (Loire-Atlantique), dit, lui, ne pas avoir été prévenu de l’arrêt de son centre aquatique. Vert Marine, qui n’a pas souhaité répondre à nos sollicitations, assume la brutalité de la méthode. Son directeur général, Jean-Pascal Gleizes, affirme, dans La Gazette des communes, le 8 septembre, que la facture énergétique annuelle de sa société est passée de « 15 millions à 100 millions d’euros (…). Si l’on continuait comme ça, nous ne finissions pas l’année », assure-t-il. Fabien Doucet, vice-président de Limoges Métropole, trouve les chiffres exagérés : « Ils veulent ­justifier leur position, mais ce sont les seuls délégataires à avoir agi de la sorte. » Depuis, quatre piscines ont été rouvertes.

Des équipements structurellement déficitaires

Avec quatre-vingt-dix établissements en France et au Luxembourg, surtout des centres aquatiques mais aussi des patinoires, un chiffre d’affaires de plus de 100 millions d’euros et deux mille salariés, Vert Marine est le numéro un de la gestion déléguée des piscines publiques. Son histoire est celle de Thierry Chaix et de Jean Pascal Gleizes, deux camarades qui se sont rencontrés dans une section sport et études, à Gap. Après leur scolarité, tous deux se tournent vers des carrières de hockeyeur professionnel.

Lire aussi : Les piscines publiques, un équipement coûteux particulièrement vulnérable à la hausse des prix de l’énergie

Dans les années 1980, Thierry Chaix est l’un des meilleurs joueurs des Dragons de Rouen, club dont il est aujourd’hui le président, Jean-Pascal Gleizes, lui, se lance dans l’entreprenariat. Leurs chemins se recroisent en 1992, dans une France qui découvre les premiers centres aquatiques et la baisse des dépenses publiques.

Grâce à Vert Marine, les deux hommes proposent aux ­municipalités de gérer leurs piscines, des équipements structurellement déficitaires en raison de tarifs d’entrée inférieurs aux coûts réels, en échange d’une compensation annuelle et d’une offre commerciale innovante. Le modèle prend. Aujourd’hui, le siège social de Vert Marine, qui compte parmi ses clients une soixantaine de communes, est situé dans un château à Mont-Saint-Aignan (Seine-Maritime).

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Written by Stephanie

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