La robe que portait Bella Hadid sur le défilé de la Fashion Week, à Paris, fait actuellement le buzz sur les réseaux sociaux. Dix minutes ont suffi à vaporiser une robe complète directement sur la peau de la mannequin, qui était arrivée presque nue.
À moins d’avoir évité les réseaux sociauxréseaux sociaux ce weekend, difficile d’être passé à côté des images de la robe qui fait un véritable buzz en ce moment. Pour le défilé printemps-été 2023 de la Fashion Week à Paris, la marque française Coperni a fait le show avec un textile en spray nommé Fabrican. Le résultat est un moment particulièrement médiatique, avec une robe pulvérisée à même le corps de la mannequin Bella Hadid au milieu du défilé, en l’espace de seulement dix minutes.
La technologie n’est pas complètement nouvelle, puisque nous en avions parlé pour la première fois il y a 12 ans. Fabrican est le fruit de longues années de recherche – l’entreprise Fabrican Technologies a été fondée en 2003. C’est un produit inventé par Manel Torres, designer et docteur de l’Imperial College de Londres, afin de créer des vêtements sur mesure, sans couture ni ajustement.
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Une robe « recyclable »
Le spray contient des fibres, des polymèrespolymères et des solvantssolvants qui s’évaporent au contact d’une surface comme la peau. Les fibres se collent entre elles, créant ainsi un textile non-tissé. Les vêtements peuvent être créés avec différentes fibres, dont la laine, le mohairmohair, le coton, le nylonnylon, la cellulosecellulose et des nanofibres de carbonecarbone. De plus, les fibres sont réutilisables. « Si vous n’en voulez plus, vous pouvez remettre la robe dans le liquideliquide et vous pouvez immédiatement la vaporiser à nouveau », a indiqué Sébastien Meyer, cofondateur de Coperni.
Les textiles Fabrican peuvent aussi contenir des éléments conducteurs afin de créer des vêtements connectés. La mode n’est d’ailleurs pas le seul domaine d’applicationapplication. La technologie peut être utilisée dans le domaine médical, par exemple pour créer des pansements, des lingettes ou des masques.
En vidéo : les vêtements en spray font leur show
On peut s’habiller avec un pistolet à peinture : des chimistes et des couturiers l’ont déjà prouvé et s’apprêtent à en faire une démonstration à Londres. Ces vêtements sans coutures, fabriqués à même le corps, pourraient aussi avoir des applications en médecine, voire dans l’industrie.
Article de Jean-Luc GoudetJean-Luc Goudet, publié le 16/09/2010
De la même manière que l’on peint au pistolet, on peut créer une tapisserie, un pansement ou même un vêtement. C’est dans le domaine de la mode que ce procédé original a été mis au point et démontré par Manel Torres, un designer espagnol qui collabore régulièrement avec Paul Luckham, du Department of Chemical Engineering à l’Imperial College London. Une entreprise, Fabrican, a même été fondée en 2003 pour commercialiser ce tissu baptisé Spray-On Fabric.
L’équipe s’apprête à montrer, demain à Londres, lors d’une conférence de presse, les derniers avancements de ce procédé original. Lundi prochain, il sera présenté à l’Imperial College lors d’un défilé, Science in StyleStyle spray-on fashion.
Pansements, lingette, robe ou garniture intérieure d’une voiture
La technique consiste à mélanger des fibres (acrylique, laine ou linlin) à un polymère et à un solvant. Le choix des fibres permet de modifier la texturetexture à loisir. Elles seront maintenues ensemble par le polymère liquide. La projection peut être réalisée à l’aide d’une bombe ou d’un pistolet à réservoir. Une fois le produit étalé sur la surface, le solvant s’évapore et on obtient une sorte de tissu, que l’on peut même laver. Un vêtement ainsi construit peut être porté à nouveau…
Le tissu Spray-on Fabric s’applique à l’aide d’un pistolet à peinture ou d’une bombe, directement sur le corps ou sur une surface quelconque. On peut ainsi créer un vêtement mais aussi un pansement sur mesure. © Fabrican
Un créateur de haute couture peut donner libre cours à son imagination et Manel Torres n’a pas manqué de le faire. L’innovation a bien d’autres applications potentielles, explique l’équipe. En médecine, un tel matériaumatériau pourrait être utilisé comme pansement pour des plaies ou des brûlures de la peau. Il pourrait aussi devenir des lingettes stériles.
Fabrican imagine des applications pour l’industrie puisque le procédé permettrait aussi de réaliser rapidement les garnitures intérieures d’une voiturevoiture par exemple.