L’apparition d’un arc-en-ciel illumine le ciel mais, bien souvent aussi, notre humeur. Cependant, il existe un autre type d’arc, à l’apparence mystérieuse, voire même fantomatique : un arc blanchâtre plus ou moins transparent, qui apparaît lors de conditions météo plutôt lugubres. Il s’agit de l’arc-en-ciel blanc, aussi appelé Fogbow (arc de brouillard) par les Anglo-Saxons, ou encore Ghost rainbow (arc-en-ciel fantôme) !
Les arcs blancs se forment de la même manière que les arcs-en-ciel classiques : ils sont générés par la réflexion de la lumière du soleil à un angle 40-42° à l’intérieur des gouttes de pluie. Les arcs-en-ciel peuvent également être d’origine solaire, ou bien lunaire, ils apparaissent toujours dans la direction opposée au Soleil ou à la Lune. La seule différence entre les arcs-en-ciel classiques et les arcs blancs réside dans la taille des gouttelettes d’eau. Alors que les arcs multicolores se forment avec des gouttelettes d’eau assez larges, les arcs blancs se forment avec des gouttelettes de très petite taille : le brouillard ou la brume.
Les petites gouttes d’eau qui composent le brouillard sont bien trop fines (moins de 0,1 mm de diamètre) pour pouvoir arborer les couleurs de l’arc-en-ciel, il en résulte alors un arc blanc. En comparaison avec les gouttelettes de pluie qui donnent lieu à un arc coloré, celles des brouillards qui donnent lieu aux arcs blancs sont 10 à 1.000 fois plus petites. Les gouttelettes d’eau qui composent le brouillard sont alors si fines et si proches les unes des autres que la lumière ne réussit pas à passer. Voilà pourquoi l’arc n’est pas coloré, ou très faiblement. Les bandes blanches sont bordées à l’extérieur par une fine frange rouge et à l’intérieur par une fine frange bleue à peine perceptible. Les arcs blancs sont souvent de longueur similaire aux arcs-en-ciel, mais beaucoup plus larges.
Les arcs blancs sont plus courants dans les régions froides et humides
Sans être réellement rares, les arcs blancs ne sont pas non plus très courants. Ils peuvent se produire dans toutes les régions tempérées et froides du monde, mais sont davantage pris en photo dans les pays souvent gris et humides : les îles Britanniques (l’Écosse et l’Irlande en particulier) font partie des zones où ils sont le plus souvent aperçus, mais aussi le nord de la France, les pays scandinaves, le nord-est des États-Unis (Maine, Massachusetts, État de New York…), la Nouvelle-Zélande et l’Australie.
Au niveau de la météo, comme du type de relief, les meilleures conditions pour en apercevoir sont :
- avoir devant soit un brouillard léger, pas trop épais, et assez bas avec un espace ensoleillé au-dessus ;
- se trouver au moment du lever de soleil qui est plus sujet aux arc blancs que le coucher de soleil ;
- être sur une plage, la présence de la mer ou de l’océan apportant l’humidité nécessaire ;
- être en montagne, en surplombant une vallée dans la brume ;
- se trouver dans une région froide, voire glaciale, comme les pays nordiques, car l’air est souvent saturé d’humidité en suspension, qui ne gèle pas.
Les arcs blancs sont souvent très éphémères, bien plus que les arcs-en-ciel classiques : ils se dissipent généralement au bout d’une à deux minutes.