Milo
Ce mardi, les Français pourront assister à une éclipse partielle du soleil. Toutefois, tous ne seront pas égaux devant ce phénomène qui doit durer un peu moins de deux heures. Le Grand Est sera aux premières loges, tandis que les Pyrénées passeront peu ou prou au travers. Dans tous les cas, il conviendra de respecter quelques précautions pour l’observer en toute sécurité.
Mardi, l’Hexagone aura la chance de se trouver dans l’ombre d’une nouvelle éclipse partielle du soleil. Soit “le plus beau des phénomènes célestes”, comme le décrit l’Institut de mécanique céleste et de calcule des éphémérides (IMCCE) qui signale l’événement sur son site. À chaque éclipse, quelques questions reviennent comme autant d’impondérables. Quelle en sera l’ampleur? Pourra-t-on y assister partout sur le territoire? Combien de temps durera-t-elle? Et quels instruments seront nécessaires pour en profiter à plein?
Un rendez-vous variable
Tout d’abord, si l’éclipse nous fixe rendez-vous, celui-ci est variable. Comme le révèle l’IMCCE sur son site (livrant les horaires conformément au Temps universel coordonné, auquel il convient d’ajouter 2h pour retrouver l’heure de nos montres), l’événement durera un peu moins de 2 heures pour tout le monde, mais débutera et prendra fin à différents créneaux. Ainsi, à Paris et Metz, on pourra lever le nez dès 11h12, quand, à Strasbourg, il s’agira d’attendre 11h13 ou même 11h27 à Perpignan.
La dissimulation d’un pan du Soleil s’étendra sur 1h42 pour les Parisiens, mais s’éternisera 10 minutes de plus pour les Lorrains, et sera même perceptible pendant 1h54 dans le chef-lieu de l’Alsace. La pointe finistérienne n’aura qu’1h18 de moindre luminosité devant elle cependant. C’est 50 minutes à une heure après avoir commencé que la pénombree sera la plus profonde.
Le Grand Est aux premières loges
Il faut ensuite le noter: si la Lune masquera bien une part du soleil au-dessus du pays, le voilement sera inégal suivant la résidence du curieux. Ainsi, l’IMCCE a détaillé les degrés d’obscuration selon les régions. C’est dans un arc nord-est, et tout particulièrement dans le Grand Est, qu’il sera le plus affirmé. Ainsi, le degré d’obscuration sera de 19,5% à Strasbourg – soit son zénith pour la France – ou encore de 18,4% à Metz et de 17,2% à Lille, 14,4% à Dijon, ou 13,7% à Paris.
Ailleurs, on parviendra vite à des seuils dérisoires. Si on relève encore des pourcentages de 11,8% à Lyon ou 11,7% à Nice, ceux-ci tomberont à 6,2% à Quimper, 5,7% à Perpignan, 5,4% à Toulouse… et même un triste 3,5% à Pau.
Un risque de lésions
Mais peu importe l’obscuration. L’amateur doit bien s’équiper s’il souhaite pouvoir regarder en direction du soleil. Erwin Dehouck, enseignant-chercheur lyonnais, l’a d’ailleurs rappelé il y a une semaine via son compte Twitter Le Planétologue.
“Je rappelle que toute observation du Soleil (avec ou sans instrument) doit se faire à l’aide d’un filtre adéquat et en bon état, pour éviter tout risque d’endommagement de la rétine ! En cas de doute, rapprochez-vous d’un club d’astronomie”, a-t-il préconisé.
Sans quoi, l’imprudent s’expose à un risque de lésion oculaire, c’est-à-dire à des brûlures. Le risque est d’autant plus grand que le dommage est, dans un premier temps, indolore. De manière générale, il est recommandé de ne pas se tourner vers l’éclipse plus de quelques minutes.
S’entourer des bons instruments a une autre vertu: ils permettront tout simplement d’apercevoir l’éclipse. En effet, celle-ci restera invisible à l’oeil nu comme l’a noté le médiateur scientifique Pierre Henriquet sur Twitter. “A l’œil nu, il n’y aura aucune baisse de luminosité visible (il faut une occultation d’au moins 96% pour s’en apercevoir)”, a ainsi écrit le spécialiste.
Horizon 2026
Numerama a donc listé avec davantage de précision le matériel idoine pour assister à l’éclipse en toute sûreté. On pourra se poster derrière un téléscope pourvu d’un filtre solaire ou encore d’une paire de lunettes dédiées aux éclipses. Encore faut-il que la paire soit neuve – ses propriétés pouvant s’atténuer avec le temps – et titulaire du label CE, indiquant un alignement sur les normes européennes en la matière.
L’éclipse solaire de ce mardi ne sera sans doute que modérément spectaculaire dans la mesure où elle ne sera que partielle. En revanche, comme le mentionne l’IMCCE, l’éclipse du 12 août 2026 a quelque chose de plus enthousiasmant: totale, elle présentera entre autres un degré d’obscuration de 92% à Paris et même de 96% à Marseille.
