Le manque de lumière peut entraîner chez certaines personnes une dépression saisonnière. Faïza Bossy, médécin généraliste à Paris, livre jeudi quelques conseils sur BFMTV pour y faire face.
Alors que les journées raccourcissent et que la grisaille s’installe sur une large partie du pays, le manque de soleil peut se faire ressentir. Or, ce manque de lumière a des effets très concrets sur la santé.
“Les recherches indiquent que ce manque d’exposition à l’ensoleillement perturbe le fonctionnement d’un neurotransmetteur du cerveau appelé sérotonine” et “cette perturbation peut induire un état dépressif”, explique sur son site le Royal College of Psychiatrists, une organisation professionnelle de psychiatres du Royaume-Uni. C’est le concept de la dépression saisonnière ou hivernale.
Pour éviter d’en être atteint, ou pour y faire face, le docteur Faïza Bossy, médécin généraliste à Paris, livre quelques conseils sur BFMTV ce jeudi. Elle recommande d’abord des sessions de luminothérapie, grâce à une lampe dédiée à cet effet, en vente libre dans de nombreux commerces.
Production de mélatonine
La luminothérapie “reproduit la lumière naturelle” que l’on trouve face au soleil et sert à “resynchroniser le cycle veille-sommeil”, explique le docteur Bossy sur BFMTV.
“Cette lumière est transmise à la rétine, dont les capteurs émettent un signal électrique à un autre système, via le nerf optique, au cerveau”, poursuit-elle.
“Dans le cerveau, le chef d’orchestre, l’hypothalamus, va travailler avec des musiciens, dont l’épiphyse, qui produit de la mélatonine”, souligne le médecin généraliste. La mélatonine est une “petite molécule synthétisée dans notre cerveau”, qui aide à s’endormir et participe à la synchronisation de notre horloge biologique, selon l’Inserm.
La production de mélatonine “s’accroît en fin de journée, lorsque la lumière baisse”, développe cet institut de recherche médicale public. Cela explique donc le déficit d’énergie que peut entraîner un manque de soleil.
Une bonne hygiène de vie
Faïza Bossy conseille à ses patients atteints de dépression saisonnière de commencer les séances de luminothérapie en septembre et de les finir au printemps. Elle recommande de s’exposer à un mètre de cette lumière d’une puissance de 10.000 lux “tous les jours”, au moins 30 minutes. “En général, au bout de 72 heures, on commence à sentir un bienfait”, décrit la médecin généraliste.
Outre la luminothérapie, elle préconise des cures de vitamine D, dont l’apport dépend notamment de l’exposition au soleil.
L’agence nationale de sécurité sanitaire, l’Anses, pointe sur son site que la vitamine D “joue un rôle essentiel dans la qualité du tissu osseux et musculaire ainsi que dans le renforcement de notre système immunitaire” mais que “la majorité des Français n’en consomme pas suffisamment”.
Faïza Bossy recommande enfin de maintenir en hiver “une hygiène de vie décente”: “il faut sortir, avoir une activité physique, du lien social”. Le Royal College of Psychiatrists conseille même de sortir “le plus possible quand il fait jour” et rappelle que pour les formes les plus sévères de dépression saisonnière, des antidépresseurs peuvent être prescrits. On peut également garder en tête qu’à partir du solstice d’hiver, le 21 décembre, les jours vont recommencer à croître.