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un dysfonctionnement de cet organite pourrait être à l’origine de certains troubles mentaux



Des chercheurs de l’université de Californie ont publié une étude dans laquelle ils ont réalisé des expériences sur des souris afin de déterminer les fonctions des cils primaires du striatum dans différentes tâches psychomotrices.

Nos cellules contiennent toutes sortes d’organites qui remplissent des fonctions particulières pour assurer leur bon fonctionnement. Parmi eux, on retrouve les cils cellulaires que l’on distingue généralement en deux familles : les cils vibratiles et les cils primaires. Ce sont de petites extensions du cytoplasme semblables aux microtubules, chargées de détecter les stimuli sensoriels environnementaux et de les traduire pour générer des réponses cellulaires appropriées. Ils sont essentiels dans la communication intercellulaire, dont la communication neuronale non synaptique fait partie. Si l’on connaît déjà les conséquences de certaines ciliopathies – pathologies qui sont causées par l’absence ou le dysfonctionnement de certains cils – sur le plan cognitif, les fonctions spécifiques de ces derniers dans des tâches cognitives de haut niveau sont peu explorées par la littérature scientifique. Des chercheurs de l’université de Californie publient l’une des premières études à ce sujet dans la revue Molecular Neurobiology.

Des cils essentiels aux fonctions sensorimotrices et exécutives

Pour parvenir à cerner les fonctions des cils primaires du striatum, les chercheurs vont examiner les conséquences de l’ablation génétique de ces derniers chez des rongeurs à l’aide d’outils de biologie moléculaire. À partir de différentes tâches comportementales – locomotion et déplacement, coordination motrice à l’aide d’une roue, exploration d’un environnement (dont le labyrinthe est le standard méthodologique), toilette personnelle, interaction sociale, interaction avec des inconnus, reconnaissance d’objet nouveau, localisation dans l’espace, etc. – que des souris génétiquement modifiées et des souris contrôles ont effectuées, les scientifiques ont récolté des données qui vont leur permettre d’élaborer des hypothèses concernant les différents rôles des cils primaires du striatum. 

Après des analyses statistiques, les investigateurs constatent que l’ablation des cils impacte négativement la motricité en réaction à des nouveaux signaux environnementaux, augmente les comportements répétitifs (que l’on peut assimiler à des troubles obsessionnels compulsifs), altère les signaux sensorimoteurs et la mémoire spatiale. De l’ensemble de ces résultats, les chercheurs suggèrent que les cils primaires du striatum sont essentiels pour l’apprentissage sensorimoteur et l’exécution de tâches dirigées vers un but, mais ne jouent pas de rôle dans les comportements affectifs. 

Des implications pour la recherche sur les troubles psychiatriques

De façon assez curieuse, l’ablation des cils primaires du striatum a fait émerger certains comportements chez les souris qui peuvent ressembler à la manifestation de certains troubles psychiatriques chez les humains. Cela ne faisait pas partie des interrogations primaires de l’étude, mais les chercheurs s’interrogent à ce sujet car les comportements affichés par les souris peuvent se retrouver dans une large panoplie de troubles psychiatriques. Certaines modifications neurologiques vont aussi dans ce sens, ce qui amène les auteurs à imaginer un champ de recherche s’ouvrant sur des thérapies qui pourraient intervenir sur les cils primaires du striatum. Néanmoins, dans leur expérience, l’ablation des cils a pu avoir des conséquences anatomiques et fonctionnelles dans d’autres parties du cerveau. Il faut alors faire preuve de prudence et attendre que d’autres études se penchent sur ces questions. 

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Written by Pierre T.

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