Barbara
The Last of Us Part I est arrivé sur PC en mars dernier sous la forme d’un portage embarrassant et défectueux, même sur des machines haut de gamme. Lorsque j’ai essayé le jeu sur ma console portable Steam Deck, il était tout simplement injouable, malgré les assurances de Neil Druckmann, co-créateur du jeu, selon lesquelles il serait parfaitement adapté à la Steam Deck. Mais après 11 mises à jour, je peux enfin confirmer que The Last of Us est complètement jouable sur le PC portable de Valve. Il est désormais possible de retourner dans l’eau infestée de cliqueteurs en toute sécurité.
Hier soir, j’ai terminé les 14 heures de jeu sur ma Steam Deck, et je n’ai pas rencontré un seul crash ou glitch majeur. Le taux de rafraîchissement de l’écran restait régulièrement à 30 images par seconde, même avec les paramètres par défaut. De plus, j’ai pu mettre en veille et reprendre ma partie à tout moment, jour après jour, sans aucun problème.
Il n’est désormais plus nécessaire d’attendre une heure que les shaders se construisent. Les commandes du jeu sont bien placées. Il y a même une petite icône qui apparaît lorsque vous devez secouer les piles de votre lampe de poche. Le jeu était presque aussi bon que dans mes souvenirs, à une exception près : il est visuellement moins réussi sur la Steam Deck que sur ma PlayStation 3 d’origine, sortie il y a 16 ans. Comment se fait-il qu’un jeu de 10 ans fonctionne mieux sur du matériel vieux de 16 ans que sur une puce AMD moderne ? C’est compliqué, mais voici deux parties de la réponse :
The Last of Us était un exploit technologique en 2013, comme le montre cet article de Digital Foundry. Naughty Dog a tout mis en œuvre pour cibler une seule plateforme matérielle fixe.
Sur la Steam Deck, The Last of Us Part I fonctionne avec un niveau de détail proche du minimum absolu pour rendre son portage PC jouable. Ce n’est pas seulement une question de fonctionnalités avancées comme les réflexions spatiales à l’écran et la qualité de l’éclairage dynamique. Je parle de la distance d’affichage, de la qualité des animations, de la résolution, et surtout des textures. Les textures sont particulièrement atroces, comparées à celles de la PS3. Il y a des niveaux entiers où chaque surface ressemble à un désordre boueux.
Je soupçonne que c’est parce que l’arbre est endommagé, pour ainsi dire. Sur un PC plus puissant, je pourrais surement augmenter les paramètres pour que toute la branche de l’arbre apparaisse comme un objet continu et complexe revêtu d’une écorce riche. Au lieu de cela, j’obtiens un simple bâton à faible polygone, qui clignote sans cesse, comme s’il était déchiré entre des réalités éthérées. Tout n’est pas aussi mauvais que ces exemples, mais lorsque cela arrive, il n’y a pas grand-chose à faire pour y remédier sur la Steam Deck. Les paramètres sont déjà réglés au plus bas. Je suis prêt à parier que certains d’entre eux sont même plus bas que ce que les développeurs avaient initialement prévu – j’avais déjà réglé tous les paramètres au minimum en mars, et cela n’était tout simplement pas suffisant. (De nombreux paramètres de qualité des textures n’ont même pas de réglage dans le jeu : ils affichent simplement un cadenas).
Le jeu fonctionne en réalité à une résolution notablement inférieure à celle de la PS3 : 856 x 536, mise à l’échelle par la technologie FidelityFX Super Resolution d’AMD à 1280 x 800. Digital Foundry a révélé en 2013 que la PS3 faisait tourner TLoU à une résolution native de 1280 x 720. Malgré tout cela, j’ai apprécié ma partie du jeu ! Les graphismes ne sont pas toujours aussi mauvais que les exemples donnés, et les graphismes ne prévalent pas sur le plaisir de jeu. Votre PC est probablement meilleur que votre PlayStation, et je peux pardonner beaucoup de choses sur un écran de 7 pouces que je peux emporter partout. De plus, le remake améliore certains aspects du jeu original, notamment la recherche de chemin de l’IA (moins de PNJ qui se tiennent immobiles ou qui font des choses stupides), l’ajout de plus de végétation et des modèles de personnages plus détaillés. Il y a également un incroyable nombre d’options pour le mode Nouvelle Partie +, dont des filtres graphiques 8 bits et aquarelle, une difficulté hautement paramétrable (y compris les armes et les ressources) et même une option de permadeath si vous souhaitez vous lancer dans un style de jeu plus stressant.
J’ai également découvert un petit truc pour améliorer l’autonomie de la batterie et stabiliser le taux de rafraîchissement sur la Steam Deck : réglez la limite d’images par seconde à 40 au lieu de 30 dans le jeu, puis activez la limite d’images par seconde de la Steam Deck à 30 dans Quick Access > Performance > Framerate Limit.
En effet, le limiteur d’images par seconde de Naughty Dog a du mal à fonctionner correctement, avec des pics réguliers de latence d’image et une consommation d’énergie anormalement élevée. Mais en basculant simplement sur le limiteur de Valve, j’ai vu ma consommation de batterie passer de 27W à 22W dans la même scène. Je constate des valeurs allant jusqu’à 17W lors d’une exploration légère et jusqu’à 29W lors de combats intenses, et il semble que je puisse obtenir quelques heures d’autonomie moyenne sur la Steam Deck compte tenu du rythme du jeu.
De plus, il est préférable de désactiver les téléchargements en cours de jeu sur la Deck, car même le téléchargement d’un petit correctif pour un autre jeu peut avoir un impact sur les performances. Et vous voudrez peut-être jouer avec les différentes options audio, car j’ai rencontré quelques problèmes de son en mode audio spatial. Au moment où j’écris cet article, 41% des évaluations de The Last of Us Part I sur Steam sont encore négatives. Certaines personnes signalent encore des plantages majeurs sur les PC de bureau. Cependant, 86% des évaluations récentes – des 30 derniers jours – sont désormais positives. Je me demande si ce jeu a encore une chance de dépasser le million d’exemplaires vendus au final. Au 23 avril, Sony avait réussi à en vendre 368 000…
