Alors que la concentration des GES dans l’atmosphère est plus importante que jamais et que la fonte du Groenland rend inévitable une hausse importante du niveau de la mer, que proposent les partis politiques pour que le Québec s’adapte à la crise climatique ?
Pas grand-chose de suffisamment structurant pour l’instant, même si certaines propositions s’inscrivent dans une vraie transition.
Plusieurs engagements, surtout du Parti conservateur du Québec (PCQ), mais aussi de la Coalition Avenir Québec (CAQ) vont même à contresens, appuyant sur l’accélérateur de cette crise.
« Lâchez-moi avec les GES », a lancé Bernard Drainville, candidat de la CAQ, à propos du troisième lien qui contribuera à l’étalement urbain et à l’augmentation de la pollution tout en faisant croître la congestion à Québec.
À l’entendre, on croirait que le Québec est sur une autre planète.
Déni des avis scientifiques
Chose certaine, si les partis politiques étaient à l’écoute de la science, ils feraient tous de la protection de l’environnement leur priorité pour des raisons de santé, de sécurité et d’économie.
Les crises coûtent cher. Très cher. Au public comme au privé. La COVID l’a démontré.
Pas prêt
Le Québec n’est clairement pas prêt à faire face aux conséquences de la crise climatique, qualifiée de « plus grande menace pour la santé dans le monde » par l’OMS et de « plus grande menace pour l’économie » par les grandes instances internationales.
Notre système de santé n’est pas prêt à faire face à une augmentation drastique des besoins.
Nos infrastructures d’approvisionnement en eau potable et en traitement des eaux usées ne sont pas prêtes à affronter des successions d’inondations et de sécheresses. Quant aux routes, plus de 273 segments sont considérés comme vulnérables en ce moment.
Que dire des conséquences de l’érosion, non seulement sur les infrastructures, mais aussi sur nos berges et la productivité de notre agriculture ?
Et nos bâtiments ? Pas prêts non plus. De nouvelles constructions et rénovations sont encore permises dans des zones inondables et dans des milieux naturels qui devraient être protégés. La vaste majorité de nos bâtiments ne sont pas suffisamment isolés pour faire face aux températures extrêmes. Le très chaud comme le très froid.
Déprimant, ce constat ?
Oui. Mais ce n’est pas en se mettant la tête dans le sable qu’on changera de trajectoire. Le prochain gouvernement du Québec a l’obligation d’agir pour protéger la santé et la sécurité de sa population.
Il doit le faire avec les municipalités qui sont sur la ligne de front de la crise climatique tant pour l’atténuation que l’adaptation.
Passer en mode solution implique d’investir massivement dans le verdissement et l’adaptation des bâtiments et des infrastructures pour réduire nos besoins énergétiques autant que les îlots de chaleur tout en améliorant la gestion des eaux.
Aménager le territoire pour créer des milieux de vie résilients tout en étant respectueux des écosystèmes naturels et agricoles est fondamental.
On ne peut pas changer le passé, mais nous sommes collectivement responsables de l’avenir.
À la fin de la campagne, quand tous les partis auront présenté leurs engagements, je vous dirai qui selon moi a le meilleur plan en matière d’adaptation à la crise climatique et plus largement en matière d’environnement.