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La pêche sportive dommageable pour les saumons, même sans capture


La pêche sportive aux saumons avec remise à l’eau serait dommageable pour l’avenir de l’espèce, même si aucun poisson n’est prélevé, conclut une étude de l’Université Laval. 

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Pour parvenir à ce constat, le doctorant en biologie Raphaël Bouchard et son équipe se sont intéressés aux saumons qui remontaient la rivière Rimouski à l’été 2018. Ils ont découvert que ceux qui sont pêchés, puis remis à l’eau, ont un succès reproducteur 27 % plus faible que les poissons qui ne mordent pas à l’hameçon.

Les chercheurs ont pu déterminer ce taux en capturant 475 adultes lors du premier été, en 2018. Ils ont établi l’empreinte générique des poissons avant des relâcher, a résumé l’Université Laval par communiqué.

L’été suivant, l’équipe est retournée sur place et a capturé environ 2500 alevins issus de la reproduction des poissons de l’été précédent, afin de déterminer leurs empreintes génétiques et de les comparer à celles des poissons adultes.

«Grâce à ces renseignements et à la collaboration des pêcheurs, les chercheurs ont pu chiffrer le succès reproducteur de 33 adultes qui avaient été capturés et remis à l’eau en 2018. Constat: les saumons remis à l’eau ont eu proportionnellement moins de descendants que ceux qui n’ont pas été pris par les pêcheurs», a fait savoir l’Université Laval.

L’auteur de l’étude explique qu’à son avis, le stress et la perte d’énergie provoqués par la pêche diminuent la capacité du saumon de se reproduire.

«Un combat entre un saumon et un pêcheur peut durer jusqu’à 30 minutes. C’est stressant et épuisant pour ces poissons. De plus, comme ils ne s’alimentent plus depuis plusieurs semaines, ils doivent puiser dans leurs réserves pour survivre. Leur succès reproducteur peut en souffrir», a détaillé Raphaël Bouchard dans un communiqué.

Cette étude entre en contradiction avec un travail similaire réalisé il y a une dizaine d’années sur la rivière des Escoumins, où la pêche sportive ne semblait pas avoir d’impact sur la reproduction des saumons. Cet écart pourrait s’expliquer par la température de l’eau. La rivière des Escoumins étant plus froide et moins oxygénée, les saumons y toléreraient mieux le stress de la pêche.

L’étudiant en biologie croit que ses travaux amènent une remise en question de la pêche sportive.

«Il faut se demander s’il n’y a pas lieu de limiter le nombre quotidien de saumons qu’un pêcheur peut capturer et remettre à l’eau. Il faut aussi se questionner sur la pertinence de permettre la pêche en période de canicule ou dans les zones plus froides d’une rivière où le saumon se réfugie lorsqu’il fait très chaud», a-t-il commenté.



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Written by Stephanie

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