Des centaines de milliers de personnes sont en cours d’évacuation au Bangladesh à l’approche d’un puissant cyclone, qui devrait atteindre les côtes du pays tôt mardi 25 octobre. Le cyclone Sitrang devrait toucher la ville côtière de Khepupara dans le sud du pays.
Selon les autorités, une onde de tempête de trois mètres de haut pourrait se produire et inonder une vaste zone de basses terres le long des côtes du Bangladesh, où vivent des millions de personnes.
Jusqu’à 400 000 personnes des villages et zones côtières vulnérables seront évacuées vers des abris, ont expliqué des administrateurs gouvernementaux des districts côtiers de Patuakhali, Bhola, Barguna et Jhalakathi. « Nous avons un plan pour évacuer quelque 250 000 personnes » d’ici à lundi soir, a déclaré Kamal Hossain, l’administrateur du district de Patuakhali.
A Barguna, les autorités prévoient de déplacer 70 000 personnes qui vivent en dehors du système de digues, a dit Habibur Rahman, chef du district. Plus à l’est, sur l’île de Bhashan Char, dans le golfe du Bengale, qui abrite quelque 33 000 réfugiés rohingyas et dont la récente relocalisation reste controversée, les autorités ont recommandé aux résidents de ne pas sortir. « Les abris de Bhashan Char sont protégés par une digue de plus de cinq mètres de haut. Mais nous avons tout de même demandé aux gens de rester chez eux », a précisé un responsable de la sécurité de l’île.
Un pays habitué aux phénomènes météorologiques extrêmes
Les autorités bangladaises ont également expédié des aliments secs dans les districts côtiers et renforcé les équipes des hôpitaux des zones rurales de la région. La Société du Croissant-Rouge a également mobilisé des dizaines de milliers de volontaires pour alerter par haut-parleur la population et aider à son évacuation vers des abris, a déclaré Shahinur Rahman, un porte-parole de la société.
Le Bangladesh, pays d’environ 170 millions d’habitants, est classé parmi les pays les plus touchés par les phénomènes météorologiques extrêmes depuis le début du siècle, selon l’Organisation des Nations unies (ONU). D’après les scientifiques, il est probable que le réchauffement climatique rende les cyclones plus intenses et plus fréquents dans les pays d’Asie du Sud, bordés par le golfe du Bengale, mais les procédures d’évacuation se sont aussi grandement améliorées grâce à des prévisions plus précises.
En 2020, le cyclone Amphan, le deuxième « super cyclone » jamais enregistré dans le golfe du Bengale, avait fait plus de 100 morts au Bangladesh et en Inde et plusieurs millions de sinistrés.