C’est la nouvelle tendance bien-être, beauté, santé: la “prétox”, pendant de la “détox”, qui ambitionne de préparer son corps aux excès des repas de fête.
Il y avait déjà la “détox” post-fêtes de fin d’année, il y a dorénavant la “prétox”. C’est la nouvelle tendance bien-être, beauté, santé. Depuis plusieurs semaines, les articles consacrés à ce phénomène se multiplient.
Parmi ceux-ci: “Avant les repas de fêtes, on prépare son corps aux excès avec la prétox”, “Connaissez-vous la prétox, la détox anticipée avant les fêtes?”. Ou encore: “Prétox minceur: voici comment préparer les fêtes pour éviter de ne plus pouvoir fermer ses jeans en janvier!”.
“Prétox: 9 règles d’or pour assainir son foie”. “J-7 avant le réveillon, c’est l’heure de la prétox!”, titre encore le magazine Elle, qui explique qu’il s’agit de “limiter les ‘dégâts’ à l’avance” et de “préparer son corps aux excès”.
Sur les réseaux sociaux, le sujet est également relayé. Naturopathes, esthéticiennes, conseillères beauté mais aussi médecins esthétiques y vont de leurs recommandations. Certains pharmaciens proposent même, sur leur site internet, des solutions pour “réussir sa prétox”.
“Détoxifier” et “purifier” son corps
L’idée générale: “détoxifier” et “purifier” son organisme avant les repas de fêtes. Pour résumer, il s’agit de manger moins gras et moins sucré, de remplacer l’alcool par des infusions ou du jus de citron mais aussi d’éviter les plats industriels, protéines animales, produits laitiers et gluten.
“Sur le fond, ce n’est pas une mauvaise idée de manger moins gras et moins sucré”, salue pour BFMTV.com Corentin Lacroix, médecin généraliste et auteur de la chaîne Youtube WhyDoc, distinguée par l’Académie de médecine pour ses contenus pédagogiques. Mais selon lui, le principe même d’une “prétox” est plus que discutable.
“Une bonne alimentation se joue sur le long cours, c’est une question de semaines voire de mois. Ce n’est pas trois jours avant de se faire péter la panse qu’il faut manger de manière équilibrée”.
“C’est du marketing”
Et ce n’est pas un ou deux repas de fête qui pourraient changer la donne, rappelle encore ce médecin. Il ajoute d’ailleurs qu’à condition de ne pas boire trop d’alcool, “le corps n’a pas besoin de se détoxifier”, insiste Corentin Lacroix. “À défaut de pouvoir prescrire des médicaments, on vous prescrit quelque chose qui y ressemblerait pour se donner des allures de soignant.”
En témoignent ces nombreux compléments alimentaires, associations de probiotiques ou tisanes aux “vertus régénératrices”, “purifiantes” et “anti-inflammatoires”, qui promettent d’éliminer “déchets et toxines” du colon, des reins ou du foie, notamment dans le cas où celui-ci serait “gras ou fatigué”.
“Le foie comme les reins n’ont pas besoin de ça, ils font leur boulot à moins d’être atteint d’une maladie hépatique”, balaie Corentin Lacroix. “C’est stratosphérique d’aberration. C’est juste du marketing.”