- Introduction
- L’ampleur du problème
- Quels sont les aliments ultra-transformés ?
- Les résultats d’une étude internationale
- Pourquoi les aliments ultra-transformés posent-ils problème ?
- Ce que disent les chercheurs
- Limites méthodologiques de l’étude
- Références scientifiques
Une nouvelle étude vient de révéler que la consommation excessive d’aliments ultra-transformés (AUT) serait responsable de milliers de décès prématurés chez les adultes d’âge moyen, notamment au Royaume-Uni. Déjà associés à des risques accrus d’obésité, de maladies cardiaques et de cancers, ces produits ultra-transformés pourraient également contribuer de manière significative à la mortalité précoce, selon ces nouvelles analyses scientifiques.
L’ampleur du problème
L’étude, publiée dans l’American Journal of Preventive Medicine, établit un lien entre la consommation d’aliments ultra-transformés et un risque plus élevé de décès prématuré. Les scientifiques ont analysé les régimes alimentaires dans huit pays (Royaume-Uni, États-Unis, Brésil, Australie, Canada, Colombie, Mexique et Chili), mettant en évidence une surconsommation inquiétante de ces produits dans les sociétés industrialisées.
Au Royaume-Uni, ils estiment que 17 781 décès prématurés survenus en 2018-2019 pourraient être liés directement à la consommation excessive d’aliments ultra-transformés.
Quels sont les aliments ultra-transformés ?
Les aliments ultra-transformés comprennent :
- Les glaces industrielles,
- Les viandes transformées (saucisses, bacon, jambon),
- Les chips,
- Le pain industriel,
- Certaines céréales pour petit-déjeuner,
- Les biscuits,
- Les boissons gazeuses sucrées.
Les résultats d’une étude internationale
Les chercheurs ont utilisé des modélisations mathématiques pour estimer l’impact de la consommation d’AUT sur la mortalité prématurée :
- Dans les pays où la consommation est modérée (ex : Colombie), les aliments ultra-transformés seraient responsables d’environ 4 % des décès prématurés.
- Dans les pays très consommateurs comme le Royaume-Uni et les États-Unis, cette proportion grimpe à 14 %.
Selon les données, en Grande-Bretagne, 53 % de l’apport énergétique quotidien provient d’aliments ultra-transformés, juste derrière les États-Unis (55 %).
Pourquoi les aliments ultra-transformés posent-ils problème ?
Les chercheurs soulignent que :
- L’industrialisation des aliments modifie leur structure chimique,
- L’utilisation massive d’ingrédients artificiels pourrait perturber les mécanismes biologiques normaux,
- Ces aliments favorisent une consommation excessive de calories, tout en étant pauvres en nutriments essentiels,
- Leurs effets sur l’inflammation, la microbiote intestinale et les processus métaboliques sont de plus en plus étudiés.
Ce que disent les chercheurs
Eduardo Nilson, épidémiologiste à la Fondation Oswaldo Cruz (Brésil) et auteur principal de l’étude, explique que le danger des AUT vient à la fois de leur composition et des procédés industriels altérant la qualité nutritionnelle.
Stephen Burgess, statisticien au MRC Biostatistics Unit de l’Université de Cambridge, rappelle que si l’association est forte, la causalité directe n’a pas été formellement prouvée. Il souligne : « Il est possible qu’un autre facteur de risque, comme une mauvaise condition physique, soit en cause, et que la consommation d’aliments ultra-transformés en soit simplement un indicateur. Mais la répétition de cette association à travers différents pays et cultures renforce sérieusement les soupçons. »
Limites méthodologiques de l’étude
– L’étude repose sur des modélisations statistiques, sans preuve formelle de causalité.
– Les habitudes alimentaires sont difficilement isolables d’autres facteurs de mode de vie.
– Malgré ces limites, les chercheurs appellent à une révision urgente des recommandations alimentaires nationales.
Références scientifiques
- American Journal of Preventive Medicine – Ultra-Processed Foods and Premature Mortality
- The Independent – Study on Ultra-Processed Foods and Health Risks
