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« La vaccination reste un pilier de la lutte contre le Covid »


Brigitte Autran, chez elle, à Paris, le 26 août 2022.

Le 17 août, l’immunologiste Brigitte Autran, spécialiste du VIH, ancienne praticienne à l’hôpital de la Pitié-Salpêtrière et professeure émérite à Sorbonne-Université, a été nommée à la tête du nouveau comité de veille et d’anticipation des risques sanitaires, chargé de remplacer le conseil scientifique et le Conseil d’orientation de la stratégie vaccinale. Dans un entretien au « Monde », elle détaille ses missions et trace les perspectives des mois à venir.

En France, 50 personnes meurent encore chaque jour du Covid-19 à l’hôpital. L’épidémie s’est banalisée, alors qu’au niveau mondial, la barre du million de morts pour la seule année 2022 a été franchie la semaine du 22 août. Au total, la pandémie a tué près de 6,5 millions de personnes officiellement – sans doute trois fois plus. Comment voyez-vous la situation dans les prochaines semaines ?

Les experts sont tous persuadés qu’il y aura une reprise à l’automne, peut-être quand les températures chuteront. Pour le moment, comme dans la plupart des pays, nous sommes dans le creux de la vague. On a du mal à croire qu’une nouvelle vague va nous tomber dessus la semaine prochaine. Mais il faut rester très vigilant. Depuis quelques jours, la baisse de la circulation du virus s’est ralentie.

Face à cette recrudescence attendue, quelles sont vos priorités ?

La vaccination reste un pilier de la lutte contre cette pandémie. Le rappel [quatrième injection dans la plupart des cas] concerne aujourd’hui toutes les personnes de plus de 60 ans, les femmes enceintes, les moins de 60 ans à risque de formes graves [personnes immunodéprimées ou atteintes de comorbidités comme les cancers ou les maladies rénales chroniques] et l’entourage des personnes fragiles. J’insiste vraiment pour que cette quatrième injection se fasse au plus vite. Ce rappel est recommandé dès six mois après la dernière dose, ou dès trois mois pour les 80 ans et plus, les résidents en Ehpad et en unités de soins de longue durée ainsi que les personnes immunodéprimées. La répétition de la vaccination tous les trois à six mois n’a pas induit d’effet délétère. Par ailleurs, des traitements efficaces sont disponibles pour les personnes fragiles et doivent être utilisés.

« Les personnes à risque ne doivent pas attendre ! Tous les vaccins actuels continuent à protéger de façon très efficace contre les formes graves »

Qu’attendez-vous de l’arrivée prochaine des nouveaux vaccins « bivalents », qui ciblent à la fois la souche historique du virus (celle qui a sévi fin 2019 à Wuhan, en Chine) et le variant Omicron (dans sa première version, BA.1) ?

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Written by Milo

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