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Objectif de réduction des GES jugé irréaliste


Un expert en politiques énergétiques juge « très peu réaliste » l’engagement de Québec solidaire de réduire les gaz à effets de serre de 55 % sous le niveau de 1990, en seulement huit ans.  

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« C’est évident que c’est possible, mais ce serait au prix de changements énormes dans les habitudes de tous les Québécois et de l’économie », note Pierre-Olivier Pineau, professeur à HEC Montréal et titulaire de la Chaire de gestion du secteur de l’énergie.  

« C’est là où ça paraît être très, très peu réaliste. Les Québécois ne sont pas prêts à faire les efforts nécessaires pour réduire les émissions de gaz à effet de serre (GES) de manière significative », ajoute-t-il.  

À titre d’exemple, même si le gouvernement Legault réussissait son pari de faire rouler 1,6 million de véhicules électriques sur nos routes d’ici 2030, un objectif déjà « très difficilement atteignable », selon le professeur, il faudrait encore retirer 800 000 véhicules à essence du parc automobile pour atteindre la cible québécoise actuelle de réduction de GES de 37,5 %.  

Seulement 3 %

M. Pineau fait remarquer que les Québécois ont réduit leurs émissions de seulement 3 % par rapport à 1990. Ils ont donc moins de dix ans pour aller chercher les 34 % restant.  

Déjà, cet effort demandera des changements « structurels » dans la société québécoise, en transport, en agriculture, dans le secteur de l’énergie, etc. 

« Quant à moi, ça invalide complètement l’idée qu’il faut augmenter la cible, parce que ça ne sert à rien de viser à courir 20 kilomètres si on n’arrive pas à courir 5 kilomètres », illustre le professeur.  

En rehaussant la cible à 55 % lors de leur congrès en novembre dernier, les militants solidaires ont voulu se montrer plus ambitieux que le gouvernement caquiste.  

Le plan des solidaires pour atteindre leur cible n’est pas encore connu, mais son porte-parole, Gabriel Nadeau-Dubois, a déjà annoncé qu’il présentera un vaste chantier pour offrir le transport en commun partout au Québec, en plus d’imposer une certaine écofiscalité. 

Contraintes 

Pour Pierre-Olivier Pineau, la réduction des GES passe forcément par l’imposition de contraintes. Il suggère notamment l’imposition d’une taxe sur le nombre de kilomètres parcourus dans une année. 

Mais peut-on réellement se faire élire en promettant de nouvelles taxes et contraintes ? 

Pierre-Olivier Pineau estime que les partis « qui ont le moins de chances de se faire élire » devraient au moins « bâtir leur crédibilité avec un discours responsable » et mettre la table pour l’avenir.

Les cibles de réduction des GES par parti

  • CAQ : -37,5 % par rapport au niveau de 1990
  • PLQ : -45 % par rapport au niveau de 1990
  • QS : -55 % par rapport au niveau de 1990
  • PQ : -45 % par rapport au niveau de 2010

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Written by Stephanie

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