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L’incendie en Gironde est « fixé », « la thèse criminelle est privilégiée »


Les pompiers luttent contre les potentiels nouveaux départs de feu après l’incendie qui a ravagé Saumos, jeudi 15 septembre 2022.

Après trois jours et autant de nuits de lutte, les pompiers ont réussi à fixer, jeudi 15 septembre, l’incendie qui s’est déclaré lundi à Saumos, en Gironde, a annoncé le sous-préfet de Lesparre-Médoc, Fabrice Thibier. « On est sur un feu stabilisé, qui reste dans les limites qui sont celles que l’on connaît depuis hier, ce qui nous permet de le déclarer fixé », a ajouté M. Thibier lors d’un point de presse.

Aussi, la surface de l’incendie de Saumos a été « réévaluée » à la baisse. « On est à 3 400 hectares de brûlés », a fait savoir le sous-préfet, alors que le chiffre de 3 720 hectares estimés avait été communiqué mercredi.

Sur place, « la situation est favorable parce que la météo est bien meilleure », a expliqué le colonel des pompiers de Gironde, Charles Lafourcade. « Un vent d’ouest fort a apporté de l’humidité », avec un taux d’humidité de l’air « supérieur à 50 % » tout au long de la journée de jeudi.

Pour vendredi, « on a les mêmes prévisions, donc le feu ne devrait pas bouger. On a des moyens aériens et au sol qui tiennent ce périmètre », a assuré M. Lafourcade, estimant que le feu sera « maîtrisé », c’est-à-dire sous contrôle et sans flammes importantes, d’ici « quelques jours ».

Ce feu est le quatrième d’ampleur en Gironde cet été. Près de 30 000 hectares avaient déjà brûlé depuis juillet lors de trois gigantesques incendies, à La Teste-de-Buch et Landiras à deux reprises, dans un contexte de sécheresse historique.

« Prudence »

La quasi-totalité des 1 840 personnes évacuées depuis lundi dans les communes de Saumos et de Sainte-Hélène, dans le sud du Médoc, pourront regagner leur domicile « dès 18 heures » jeudi, ont fait savoir les autorités.

Seule une cinquantaine d’habitants, dont les maisons sont situées dans le périmètre de la forêt brûlée, devront encore patienter, ont précisé les pompiers aux côtés du maire de Sainte-Hélène, Lionel Montillaud. Pour l’élu, ce feu fixé dans son périmètre « est un immense soulagement parce que les gens ont été inquiets, bousculés par la démarche de les évacuer, ça va les rassurer aussi sur l’état de leur habitation et leur confort, évidemment ».

« On est quand même en risque feu de forêt orange dans le département, a rappelé le sous-préfet Fabrice Thibier. On réintègre mais avec beaucoup de prudence. On est un peu encore dans la crise puisque le feu n’est pas encore déclaré éteint. »

Lire aussi : Article réservé à nos abonnés Incendies en Gironde : pour les sapeur-pompiers engagés depuis le début de l’été, « là, ça fait trop »

La zone qui a brûlé restera interdite d’accès jusqu’à nouvel ordre, pour laisser notamment 700 pompiers et des membres de la politique de prévention « Défense des forêts contre les incendies » (DFCI) abattre des arbres endommagés et arroser les parcelles brûlées.

Après avoir fortement progressé pendant trente-six heures depuis lundi, le feu avait ralenti sa course depuis mercredi, freiné quotidiennement par l’action d’un millier de sapeurs-pompiers aidés par la DFCI, six Canadair, trois avions Dash et deux hélicoptères bombardiers d’eau.

Dans la nuit de mercredi à jeudi, selon l’observatoire régional de l’air Atmo Nouvelle-Aquitaine, « un nouveau vent, venu d’ouest, a dirigé le panache de fumée directement vers l’agglomération bordelaise », et « le département doit s’attendre à un dépassement du seuil réglementaire des particules en suspension » jeudi et vendredi.

« Thèse criminelle privilégiée »

Une enquête judiciaire a été ouverte pour déterminer l’origine de cet incendie. « Aucune piste n’est écartée, même si la thèse criminelle est privilégiée », selon le parquet de Bordeaux. « Une équipe d’investigation est sur place. Toutes les options sont sur la table. Il faut être prudent sur les bruits qui courent », a déclaré, pour sa part, le sous-préfet.

Ce nouvel incendie, dans un département déjà touché par des feux majeurs cet été, s’est déroulé dans un contexte de forte chaleur, avec un record mensuel enregistré lundi à Bordeaux (37,5 °C), ce qui n’était pas arrivé en septembre depuis 1987, selon Météo-France.

Dans le département voisin de la Charente, un incendie toujours en cours jeudi après-midi à 25 kilomètres au sud d’Angoulême a ravagé 150 hectares de forêt et entraîné l’évacuation de seize personnes, a fait savoir la préfecture jeudi après-midi. Une centaine de sapeurs-pompiers, des Canadair et un hélicoptère de la sécurité civile étaient mobilisés en début de soirée.

Le Monde avec AFP

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Written by Stephanie

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