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Dans les campagnes françaises, l’exposition de la faune aux pesticides est généralisée

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Musaraigne musette (Crocidura russula) mangeant un ver de terre, en France, en mai 2019.

Insecticides, herbicides, fongicides… Plus d’une centaine de molécules différentes : c’est ce qu’une équipe d’une vingtaine de chercheurs français et luxembourgeois conduits par Céline Pelosi (Inrae) et Clémentine Fritsch (CNRS) a découvert en analysant l’exposition aux pesticides de la petite faune familière des zones agricoles françaises. Leurs travaux, publiés dans la dernière édition de la revue Scientific Reports, sont les premiers à documenter aussi précisément l’imprégnation des petits mammifères sauvages aux agrotoxiques.

« Nos résultats remettent en question l’efficacité des mesures de protection de la faune sauvage vis-à-vis des pesticides », écrivent les auteurs. Ils suggèrent l’existence de risques jusqu’ici insoupçonnés pour les écosystèmes, générés par l’exposition simultanée et chronique à un grand nombre de traces de substances de synthèse. Les chercheurs proposent le concept de « biowidening » pour décrire l’élargissement du spectre des expositions retrouvées dans les chaînes alimentaires. « C’est très différent de ce qui était observé il y a un demi-siècle, avec des expositions fortes à un petit nombre de substances chimiques », détaille Clémentine Fritsch, chercheuse au laboratoire Chrono-environnement (CNRS, université de France-Comté).

Les auteurs ont utilisé une centaine de musaraignes (Crocidura russula) et de mulots (appartenant à deux espèces du genre Apodemus), capturés dans deux zones ateliers utilisées pour les projets de recherche à long terme, l’une dans le Jura, l’autre dans les Deux-Sèvres. Ils ont ensuite recherché la présence de 140 substances différentes en analysant les poils de ces petits vertébrés sauvages. « Ce qui nous a le plus frappés est la grande multiplicité des molécules retrouvées », explique Clémentine Fritsch. Cent douze molécules ont été retrouvées au moins une fois, et la totalité des animaux capturés étaient imprégnés d’au moins l’une d’elles.

Entre une trentaine et une soixantaine de substances différentes ont été détectées sur chaque individu. Une quarantaine ont été retrouvées sur les trois quarts des animaux analysés. Les chercheurs ont procédé en classant les produits recherchés en deux catégories : les produits interdits parfois de longue date, mais qui persistent dans les écosystèmes, et ceux toujours en usage. Les chercheurs s’attendaient à une contamination généralisée et à bas bruit pour les vieilles molécules persistantes et à des contaminations sporadiques pour les secondes. Cela n’a pas été le cas. « Les nouvelles générations de pesticides sont censées avoir été conçues pour persister moins longtemps dans l’environnement et ne pas s’accumuler le long de la chaîne alimentaire, explique Mme Fritsch. Mais, malgré cela, on les détecte aussi fréquemment que les anciennes molécules. »

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Written by Stephanie

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