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« La martingale espagnole est plus subtile que l’énorme paquet de subventions allemand »


Comme un escargot engagé à fond dans un sprint, l’Union européenne fait le maximum pour réformer son marché de l’énergie, mais elle a son rythme. Mardi 18 octobre, la Commission européenne présentera ses propositions pour atténuer la flambée des prix dans ce domaine. Elles seront ensuite examinées en sommet des chefs d’Etat fin octobre, avant une adoption en novembre.

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Mais cela ne concernera que les sujets sur lesquels un consensus pourrait se dégager, à savoir essentiellement des achats communs de gaz. Pour le sujet plus crucial de l’imposition d’un prix plafond du gaz, voir d’une réforme du marché de l’électricité, on verra plus tard. Quinze Etats, dont la France, penchent pour une réduction des prix touchant uniquement le gaz pour la production d’électricité. C’est ce qu’on pourrait appeler la « martingale espagnole » (avec une version portugaise).

L’Allemagne, très méfiante vis-à-vis de tout ce qui pourrait ressembler à des prix administrés, s’y oppose. Elle préfère un énorme paquet de subventions énergétiques de 200 milliards d’euros, qui fait hurler à juste titre ses partenaires, flairant l’énorme distorsion de concurrence. La martingale espagnole, elle, est plus subtile. Elle consiste à fixer un prix maximum d’achat du gaz par les producteurs d’électrons. L’Etat paie au fournisseur de gaz la différence par rapport au prix du marché.

Deux obstacles

Le Qatar vend son gaz 100, l’électricien l’achète 50 et l’Etat paie 50. Ensuite, cette subvention est intégrée dans la facture d’électricité, dont le gaz ne représente qu’une partie. Ce mécanisme permet, d’une part, de respecter le prix de marché, donc de trouver un fournisseur, par exemple le Qatar, qui sinon vendra son gaz aux Japonais ; d’autre part, de réduire significativement le coût pour l’usager.

On réduit ainsi le lien direct entre prix du gaz et prix de l’électricité. Généraliser ce système au-delà de l’Espagne se heurte cependant à deux obstacles. Premièrement, il n’incite pas aux économies et, s’il est trop avantageux, pourrait même désavantager les producteurs d’énergie renouvelable. Il peut conduire des petits malins à acheter à bas prix pour revendre ensuite le gaz à l’étranger au prix fort.

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Deuxièmement, la péninsule Ibérique est très peu connectée au reste de l’Europe en matière d’électricité. Dans le cas de la France, au contraire reliée à toute l’Europe de l’électron, cela conduirait à favoriser l’exportation d’électricité subventionnée. Conclusion : ce système astucieux doit être minutieusement calibré et totalement européen. Le sprint de l’escargot ne fait que commencer.

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Written by Stephanie

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