- Introduction
- Les données scientifiques sur les sachets de thé
- Quels risques pour la santé humaine ?
- Comment réduire son exposition ?
- Le paradoxe : addiction au thé et risques invisibles
- Vers une consommation plus responsable
Un rituel quotidien devenu sujet d’inquiétude
En France, près de 2 personnes sur 3 consomment du thé chaque semaine, et 1 sur 3 chaque jour. Pourtant, une série d’études scientifiques récentes soulève une alerte sanitaire jusque-là méconnue du grand public : les sachets de thé industriels pourraient libérer jusqu’à 11,6 milliards de microplastiques dans une seule tasse. Un chiffre vertigineux qui remet en question la sécurité d’un geste pourtant perçu comme sain.
Les données scientifiques sur les sachets de thé
Selon une étude publiée dans la revue Environmental Science & Technology par des chercheurs canadiens de l’Université McGill, les sachets en nylon ou en polypropylène, souvent utilisés pour des thés premium ou en vrac, libèrent des quantités massives de microplastiques lorsqu’ils sont infusés à 95°C.
- Nylon : 8,18 millions de particules/mL
- Polypropylène : 1,2 milliard de particules/mL
- Sachets à polymère inconnu : particules également présentes, selon une étude dans Chemosphere (2024)
Les chercheurs ont analysé l’eau après infusion et détecté non seulement des microplastiques (taille <5mm), mais aussi des nanoplastiques (taille <100 nm), beaucoup plus susceptibles de pénétrer les membranes cellulaires humaines.
Quels risques pour la santé humaine ?
Les microplastiques ont déjà été détectés dans le sang humain (Science Advances, 2022), les poumons, le placenta et même les testicules (Nature Scientific Reports, 2023). Les effets exacts sur la santé restent encore mal compris, mais plusieurs pistes préoccupantes émergent :
- Altérations cellulaires : perturbation des mitochondries, stress oxydatif, inflammation chronique
- Fertilité : une étude chinoise parue en juin 2024 a retrouvé des microplastiques dans le sperme, avec des effets délétères sur la mobilité et la qualité
- Cancers précoces : exposition continue associée à des mécanismes favorisant la cancérogenèse
Comment réduire son exposition ?
Le Dr Mark Hyman, médecin formé à l’université d’Ottawa, recommande de privilégier le thé en vrac biologique et de bannir les sachets contenant du plastique. Voici ses conseils pratiques :
- Préférez les infusions de feuilles entières, avec un filtre en verre ou en acier inoxydable
- Évitez les sachets contenant : BPA, phtalates, polypropylène ou épichlorhydrine
- Cherchez des sachets faits de chanvre bio, coton ou fibres végétales
Ces mesures simples permettent de réduire son exposition quotidienne de plus de 90 %, selon une étude comparative publiée dans Environmental Toxicology (2024).
Le paradoxe : addiction au thé et risques invisibles
Selon un sondage réalisé au Royaume-Uni (PG Tips, 2025), 64 % des buveurs de thé considèrent leur tasse matinale comme indispensable pour se sentir productifs. Un tiers y voit même un substitut au petit déjeuner. Or, en France, cette tendance s’accélère également, surtout chez les moins de 40 ans. Cette popularité croissante du thé pourrait masquer une exposition chronique aux microplastiques chez une partie non négligeable de la population.
Vers une consommation plus responsable
Le thé reste une boisson aux multiples bienfaits, riche en antioxydants et en polyphénols protecteurs. Mais l’impact des emballages plastiques sur la santé ne peut plus être ignoré. À mesure que la recherche avance, il devient urgent d’adopter des habitudes plus saines et d’exiger une plus grande transparence des fabricants sur la composition de leurs sachets. Le thé, oui — mais sans plastique.