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Fleuves fragiles (4/5). Dans les marais de la Lea, affluent de la Tamise, une oasis en sursis

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Londres est connue pour ses espaces verts, vastes, parfois même sauvages. La capitale britannique, 8,9 millions d’habitants, compte de splendides parcs royaux – Hyde Park, Regent’s Park, Richmond Park ou St Jame’s Park – et de nombreux commons, vestiges des terres communales du Moyen Age, comme Hampstead Heath, un étonnant poumon vert au nord-ouest de l’agglomération, immortalisé par le peintre Constable au XIXe siècle. Au nord-est, aux confins de la ville, s’étendent les Marshes, les Hackney Marshes ou les Walthamstow Marshes, des zones marécageuses en partie asséchées ou qui servent de réservoirs d’eau pour la capitale.

Entre friches industrielles, bois de peupliers et larges prairies, ces étendues à peine aménagées représentent une vaste bulle de nature, un refuge, voire un paradis caché pour les habitants de Tottenham ou d’Hackney – quartiers très appréciés des artistes ou des professions intellectuelles pour leurs loyers relativement accessibles, avec de nombreuses poches de grande pauvreté. Freya Najade, une photographe d’origine allemande installée à Londres depuis 2008, est tombée sous le charme en poursuivant un travail le long du canal d’­Hackney (Along the Hackney Canal, Hoxton Mini Press, 2015, non traduit).

Sous l’ombre tamisée des saules

Dans sa dernière série photographique, The Silent Passing of Thing (« le passage silencieux des choses »), Freya Najade s’est prise de passion pour cette zone de près de 130 hectares « située à dix minutes en voiture de chez moi, très fréquentée pendant la pandémie ». Reclus dans des appartements exigus durant tout le printemps 2020, privés de déplacements à l’été suivant, beaucoup de jeunes, seuls, entre copains ou avec leurs familles, ont convergé vers les canaux ou les bords de la rivière Lea, un affluent de la Tamise traversant les marais du nord au sud. Ses clichés de scènes de baignade sous l’ombre tamisée des saules pourraient avoir été pris dans un des méandres bucoliques de la Tamise en plein Oxfordshire.

« Cet endroit constitue un vrai espace de liberté pour les gens, c’est ce sentiment palpable qui m’a beaucoup attirée. » Freya Najade

A moins de 10 kilomètres de Trafalgar Square, le dépaysement est total. L’endroit a même été baptisé « Hackney Riviera » pendant la pandémie. Au point d’inquiéter les autorités locales, qui ont rappelé que la baignade était interdite dans la Lea, une des rivières les plus polluées du pays, dans lesquelles les sociétés de gestion des eaux n’hésitent pas à décharger leurs trop-pleins d’eaux sales, surtout en cas de précipitations. « Nager dans ces eaux présente un risque d’infections et de diarrhées », précisait le conseil municipal d’­Hackney en avril 2021, et « les détritus et les barbecues perturbent la faune sauvage, notamment les martins-pêcheurs et les nids de hibous ».

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Written by Stephanie

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