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Attention, des militants écologistes pourraient dégonfler les pneus de votre VUS

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Un nouveau groupe de jeunes militants écologistes a déclaré la guerre — pacifique — aux véhicules utilitaires sport (VUS). Pendant la nuit, armés d’un sac de légumineuses, ils dégonflent délicatement les pneus de ces véhicules énergivores pour protester contre l’inaction devant la crise climatique.

• À lire aussi: Quel est le problème avec les VUS?

«Si vous craignez que vos pneus ne soient endommagés, pourquoi ne pas acheter une voiture traditionnelle?» demandait le quotidien The Telegraph en avril dernier, alors que de plus en plus de propriétaires de VUS se réveillent avec un pneu à plat au petit matin. 

Des centaines, voire des milliers de camions légers sont victimes des Tyre Extinguishers depuis quelques mois.

Le mouvement, qui prône la désobéissance civile, a commencé au Royaume-Uni; il s’étend désormais au Canada, aux États-Unis, dans plusieurs pays d’Europe et en Nouvelle-Zélande. 

Une fois la nuit tombée, ce groupe d’activistes de la génération Z parcourt les rues des grandes villes avec l’objectif de dégonfler un maximum de pneus. Leurs seules armes: un sac de lentilles et un dépliant qu’ils collent sur le pare-brise des véhicules visés. 

Les légumineuses sont insérées dans la valve du pneu pour en libérer lentement l’air pendant la nuit. La roue n’est donc pas endommagée, mais le véhicule, lui, restera immobile. 


Photo Twitter / Tyre Extinguishers

Les Tyre Extinguishers ciblent surtout les VUS de luxe stationnés dans les quartiers huppés ou de classes moyennes. Ils évitent les camions de service et ceux utilisés pour le transport des personnes en situation de handicap. 

Leur but: rendre impossible la possession d’un VUS en milieu urbain. «Nous voulons faire évoluer les mentalités», explique au 24 heures un représentant du groupe qui préfère garder l’anonymat. 

«Quand The Telegraph suggère aux automobilistes d’opter pour des voitures plus petites pour éviter d’être la cible des Tyre Extinguishers, nous voyons déjà nos actions comme un succès», poursuit-il. «Si une seule personne n’achète pas un VUS à cause de ce que nous faisons, nous aurons gagné.» 

Les camions légers sont la deuxième cause de la hausse mondiale des émissions de gaz à effet de serre (GES) dans la dernière décennie, après le secteur de l’électricité, selon l’Agence internationale de l’énergie. 

Ils consomment 20% plus d’essence qu’une voiture équivalente, sont deux fois plus souvent impliqués dans les accidents avec des piétons, coûtent plus cher et prennent plus de place sur les routes déjà congestionnées. 


Photo Twitter / Tyre Extinguishers

Se tourner vers la désobéissance civile

La génération Z vivra les conséquences directes de la crise climatique en n’ayant que peu contribué aux émissions de GES. 

«Nous sommes frustrés», affirme le représentant des Tyre Extinguishers. 

«Les gouvernements et les politiciens n’ont pas réussi à nous protéger de ces énormes véhicules. Tout le monde les déteste, à part ceux qui les conduisent. Nous voulons vivre dans des villes où l’air est pur et les rues sont sûres», lance-t-il. «Demander poliment et protester a échoué. Il est temps d’agir.» 


Photo Twitter / Tyre Extinguishers

Mais, est-ce que ce genre d’actions peut réellement «faire changer les mentalités»? 

«On ne sait pas si les actes de désobéissance civile ont vraiment un impact sur les décisions en matière de changements climatiques. Ce qu’on sait, par contre, c’est qu’elles permettent de polariser le débat», souligne Simon Bouthillier, avocat et auteur de publications sur le traitement juridique de la désobéissance civile dans l’activisme environnemental. 

«Les gens qui croient que les gouvernements devraient en faire plus pour lutter contre les changements climatiques vont encore plus reconnaître l’urgence de la cause et demanderont plus d’actions», poursuit Me Bouthillier. «Et ceux qui sont contre le seront encore plus.» 

Ces données seraient à l’avantage des groupes environnementaux, selon lui. 

«La majorité de la population est en accord avec le fait que les gouvernements devraient prendre plus de mesures environnementales. Et même s’ils sont contre les actions d’Extinction Rebellion par exemple, ils sont quand même en accord avec la cause défendue par le groupe», illustre-t-il. 

Selon le plus récent Baromètre de l’action climatique, publié en décembre dernier, seuls 7% et 11% des Québécois estiment que les gouvernements fédéral et provincial en font respectivement assez pour faire face à la crise climatique. 

• À lire aussi: 5 raisons pour lesquelles le Québec va rater sa cible de réduction de GES

Sans décisions, plus de rébellion

Il y a quelques semaines, la Cour suprême a refusé d’entendre la cause de l’organisme écologiste Environnement JEUnesse (ENJEU), qui intentait, depuis 2018, une action collective contre le gouvernement fédéral pour «l’insuffisance de ses actions face à l’urgence climatique». 

• À lire aussi: La Cour suprême rejette la requête d’ENvironnement JEUnesse

L’action collective était menée au nom de «toutes et tous les jeunes de 35 ans et moins du Québec». 

«Quand les citoyens utilisent les instances démocratiques et que ça ne donne rien, c’est un peu normal qu’ils décident de se tourner vers des coups d’éclat plus bruyants, plus dérangeants», suggère l’ancien formateur en désobéissance civile pour Extinction Rebellion, François Léger-Boyer. 

«Plus il y a d’inaction de la part des décideurs pour lutter contre les changements climatiques, plus il y aura de rébellion. Et passer à l’action est un remède efficace contre l’écoanxiété», ajoute-t-il. 

Pascale Dufour, professeure titulaire au département de science politique de l’Université de Montréal, est de cet avis elle aussi. 

«La probabilité que les changements climatiques s’aggravent est très forte. Et donc, la probabilité que les acteurs sociaux réagissent plus fortement à l’inaction des gouvernements est également plus élevée», détaille l’experte, qui rappelle que les actions de désobéissance civile s’avèrent «très efficaces» pour introduire un sujet dans le débat public. 

«Qu’elle soit radicale ou non, elle demeure un outil puissant pour publiciser et rendre visible une thématique.»



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Written by Stephanie

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