De l’unité. De l’ordre. De la cohérence. Ce mercredi 31 août, ils étaient au complet, ministres comme secrétaires d’Etat, invités à l’Elysée pour effectuer une sorte de rentrée officielle lors d’un séminaire gouvernemental.
Personne n’a été oublié, au point que le salon Murat, où se réunit habituellement le conseil des ministres, trop exigu, a dû être troqué pour l’imposante salle des fêtes du palais présidentiel. Une façon de montrer que les quarante-deux membres du gouvernement seront fin prêts à affronter le temps des tempêtes, celui des catastrophes climatiques, du défi énergétique et du stress inflationniste qui se profile. Et, surtout, qu’ils le feront ensemble, en bonne entente. « Nous parlons pour faire et pour être utiles, jamais pour polémiquer », a souligné la première ministre, Elisabeth Borne, à la sortie du séminaire destiné à fixer le « cadre de l’action du gouvernement » et les soixante politiques prioritaires dans un monde « en bascule », où l’écologie est érigée en priorité des priorités.
Après ses mots sur « la fin de l’abondance, la fin de l’insouciance, la fin des évidences » et un été marqué par les canicules répétées et les feux titanesques, le chef de l’Etat confirme que le monde a changé. Sa virée en jet-ski dans les eaux du fort de Brégançon (Var), au cœur de l’été, fustigée par les défenseurs de l’environnement, ne l’empêche pas de dessiner un cap qui se veut avant tout écologique, comme il l’avait promis depuis Marseille, dans l’entre-deux tours de l’élection présidentielle.
En témoigne l’invitation faite à Valérie Masson-Delmotte, membre du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC), qui alerte depuis des décennies sur le réchauffement planétaire. Elle est intervenue mercredi pour s’assurer de la prise de conscience de tous ; et elle aurait mis « une bonne secousse » aux membres du gouvernement, rapporte l’un d’eux.
Le chantier de la planification écologique reste flou
Mais les mots et l’éveil des consciences doivent maintenant céder la place aux actes. Pour l’heure, le chantier de la planification écologique reste flou. Le plan de sobriété énergétique, évoqué depuis plusieurs semaines, ne sera dévoilé qu’à l’automne. Et la radicalité écologique prônée par la première ministre doit encore se concrétiser.
« Il y a un problème de récit », observe Barbara Pompili, ancienne ministre de la transition écologique. « Il y a toute une alchimie à trouver pour sonner la mobilisation générale en combinant la sobriété, la décarbonation de l’économie, le développement des énergies renouvelables sans oublier les questions de pouvoir d’achat. Emmanuel Macron, comme les membres de l’exécutif, ont peur du faux pas qui pourrait mettre le feu aux poudres », présume la députée de la Somme, membre d’En Commun, un parti incarnant l’aile gauche de la majorité.
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