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En Corse, après la tempête meurtrière du 18 août, Girolata s’interroge sur son avenir


Les touristes qui immortalisent sur la plage ses vaches étiques pourraient presque redonner à Girolata son allure de carte postale, vendredi 2 septembre. Quinze jours après la tempête qui a dévasté la côte occidentale corse le 18 août, causant cinq morts et vingt blessés dans toute l’île, le petit port panse ses plaies tandis que redémarre l’activité touristique depuis le 29 août. Ses criques, jonchées encore d’une dizaine de voiliers, sont un vaste cimetière de bateaux.

Trente-trois habitants l’hiver, sept fois plus l’été, ce hameau de la commune d’Osani (Corse-du-Sud), porte d’entrée de la réserve de Scandola, inscrite au patrimoine mondial de l’humanité par l’Unesco, n’est pas relié au réseau routier, ce qui ajoute à son charme de destination du bout du monde.

Au matin de la tempête, sur la centaine de navires amarrés à l’ancre ou aux corps-morts dans le golfe, trente-quatre ont été échoués à la côte ou tout bonnement coulés. Les habitants décrivent encore avec terreur cette masse noire plombant le ciel qui s’est abattue à plus de 200 km/h vers 8 h 15 pendant une vingtaine de minutes.

« J’ai vérifié que ma femme et mes enfants étaient à l’abri et j’ai sauté avec mon beau-frère dans un Zodiac pour évacuer tout le monde, c’était la débandade, les gens sautaient à l’eau, des femmes avec des enfants… C’était la panique », se souvient Benjamin Perrin, un charpentier qui tient avec sa compagne l’un des gîtes. « Je pensais qu’on allait trouver des cadavres partout, vu la violence du vent. » A ses côtés, les dix agents de la capitainerie, mais aussi « tous ceux qui étaient valides », ont sauté à la hâte dans une mer déchaînée pour récupérer les naufragés, prisonniers des coques qui s’entrechoquaient sur le rivage.

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« Au bord de la rupture »

Dans ce tohu-bohu, 320 plaisanciers et estivants ont été mis en sécurité puis accueillis dans les établissements ou les maisons. « On les a dispatchés parmi les établissements. On a soigné les blessés. Il y avait deux médecins parmi les touristes, des infirmiers. Puis un autre médecin a été hélitreuillé », poursuit Benjamin Perrin. Dans la journée, 250 personnes sont évacuées. Les autres ont été hébergés dans les gîtes ou les maisons. « Il y a eu un énorme mouvement de solidarité des villageois », indique Jean-François Luciani, 70 ans, deuxième adjoint au maire et régisseur du port.

Le village pleure encore son pêcheur, Jean-Paul Diddens, 62 ans, l’un des cinq morts de la tempête, disparu en mer et dont le portrait en noir et blanc est accroché sur la capitainerie à côté d’un petit bouquet d’immortelles séchées.

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Written by Stephanie

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