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Dans le Nord, un maire veut un registre des cancers pour sa commune

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Dans l’usine de valorisation énergétique d’Halluin (Nord), le 20 septembre 2007.

Jean-Christophe Destailleur, le maire (divers centre) d’Halluin, dans le Nord, est inquiet. Dans cette commune de 22 000 habitants, située entre Lille et la frontière belge, il n’est pas le seul. Avant lui, un gastro-entérologue a longtemps remué ciel et terre pour que les autorités sanitaires se penchent sur les conséquences des rejets de dioxines crachées pendant trente et un ans par l’ancien incinérateur d’ordures ménagères situé à l’entrée de la commune.

Dans son cabinet, entre 2003 et 2005, le docteur Jean Lefebvre observait un nombre « anormalement élevé » de cancers au sein de sa patientèle habitant Halluin et Roncq et Neuville-en-Ferrain, deux communes limitrophes, « notamment chez des femmes jeunes, sans facteurs génétiques prédisposant ni comportements à risques ». La fermeture de l’ancien incinérateur, en 2002, était encore dans les esprits. Quatre ans plus tôt, Danone avait découvert des dioxines dans le lait des vaches acheté aux éleveurs d’Halluin. Il avait fallu abattre seize cheptels. Un scénario qui s’était répété fin 2001. De nouveaux prélèvements avaient amené les autorités à interdire la commercialisation des légumes cultivés sur le territoire ainsi que celle du lait et des œufs.

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Doté de systèmes de filtrage des fumées et des analyses de rejets de dioxines dans les limites réglementaires, le nouvel incinérateur du Centre de valorisation énergétique mis en route l’année suivante, en 2003, avait théoriquement tout pour rassurer la population après ce traumatisme. Mais, à Halluin, on se méfie toujours des fumées.

« Ne plus manger de produits locaux »

A force d’être régulièrement interpellé sur des cas de cancers dans sa commune, Jean-Christophe Destailleur réclame une étude épidémiologique et l’ouverture d’un registre des cancers. Il estime que « seul un outil statistique fiable peut confirmer ou infirmer nos craintes » et parle d’une cinquantaine de cas « dont la nature interroge ainsi que le jeune âge des malades ». Il demande aussi des analyses de lait maternel « car il n’y a jamais eu la moindre information là-dessus depuis vingt ans » ! Début août, il a écrit à l’agence régionale de santé (ARS) « afin d’établir si, oui ou non, nos taux de cancer sont plus importants qu’ailleurs ».

Classées cancérogènes, les dioxines sont des polluants organiques persistant dans l’environnement. Produites lors des processus de combustion, elles s’accumulent dans la chaîne alimentaire et figurent sur la liste des composés chimiques les plus préoccupants de l’Organisation mondiale de la santé. « Je n’ai donc pas compris qu’Halluin ne soit pas retenue dans l’étude nationale sur l’incidence des cancers à proximité des usines d’incinération lancée en 2005 par l’Institut de veille sanitaire », s’étonne encore le docteur Lefebvre.

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Written by Stephanie

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