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« La fin de l’économie de l’infini n’est acceptable que si elle est vécue comme collectivement et équitablement assumée »

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Les ministres européens de l’énergie se réunissaient à Bruxelles en urgence, vendredi 9 septembre, afin de voir comment, dans le contexte de crise énergétique, les pays européens vont passer l’hiver. La Commission européenne exprime une « inquiétude majeure » sur la sécurité alimentaire en raison de la guerre en Ukraine et de conditions météorologiques extrêmes. Le monde perd du terrain dans sa lutte pour éliminer la faim et la malnutrition, selon la FAO. Les prix s’envolent. Dans de nombreux secteurs, les approvisionnements ne sont plus garantis. S’agit-il d’un mauvais moment à passer ou de l’entrée de nos sociétés dans un autre monde ?

L’infinitude est l’horizon de la croissance des marchés. Cette infinitude se décline depuis des décennies dans la croissance perpétuelle de la production, dans le développement continu du commerce, dans une consommation sans limites par le pouvoir d’achat, le crédit ou l’endettement, dans une mobilité sans bornes par voie terrestre, aérienne ou maritime. Avec la numérisation, cette infinitude s’est encore accrue : Internet illimité, vidéos à la demande, musique en flux continu, jeux vidéo qui ne se terminent jamais, réseaux sociaux et applications de rencontre sans fin…

Lire la tribune : Article réservé à nos abonnés « La croissance et la prospérité d’une économie consumériste sont devenues des objectifs en conflit avec la nouvelle morale écologique »

Le marché a besoin de cette perspective de croissance infinie, dans laquelle s’installe aussi le consommateur. Et la fameuse citation du penseur américain Kenneth Boulding (1910-1993) – « Celui qui croit qu’une croissance infinie peut continuer indéfiniment dans un monde fini est soit un fou, soit un économiste » – omet la figure du technologue. Car, dans nos sociétés occidentales, le rôle de la technologie est d’abolir ces limites, de repousser cette finitude géographique, naturelle, environnementale, sociale…

Angles morts

Bien sûr, l’infinitude ne va pas sans poser de problèmes, que les économistes appellent les « externalités » : on peut sans doute produire et consommer à l’infini, mais le ciel finira par nous tomber – littéralement – sur la tête. C’est pourquoi on compte sur les technologies de demain pour résoudre les problèmes des technologies d’aujourd’hui. C’est ainsi que le couple marché-technologie peut offrir cette promesse d’infinitude.

Mais cette promesse semble désormais brisée par une pandémie doublée d’une guerre et de catastrophes climatiques de plus en plus rapprochées. Demain, aura-t-on assez de gaz, de blé, d’énergie, de médicaments ? La réponse n’est plus si évidente.

Lire l’analyse de Philippe Escande : Article réservé à nos abonnés « La compatibilité de la croissance avec la transition énergétique est probablement la plus grande inconnue »

L’un des angles morts des nouvelles questions économiques de rareté est celui, politique, de la résilience sociétale. Nos sociétés sont-elles vraiment capables de faire face collectivement aux limites ? Certes, la pandémie de Covid-19 a montré que la capacité de résilience semble plus forte qu’on ne le croyait. Les pays se sont adaptés rapidement à une situation exceptionnelle ; les populations ont, dans leur grande majorité, accepté bon gré mal gré de se soumettre à de nouvelles contraintes et exigences.

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Written by Stephanie

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