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De plus en plus de maisons individuelles fragilisées par la sécheresse


Maison touchée par la sécheresse, à Savigny-en-Revermont (Saône-et-Loire), le 14 août 2019.

Maisons lézardées, routes qui se craquellent… La sécheresse qui touche la France depuis plusieurs mois pourrait avoir un lourd impact sur les constructions. Selon un recensement établi par le ministère de la transition écologique en juin 2021, plus de la moitié des maisons individuelles du pays (54,2 %), soit 10,4 millions de bâtiments, sont menacées de fragilisation, car situées en zone d’exposition « moyenne ou forte » au phénomène dit de « retrait-gonflement des argiles » (RGA).

Derrière cette formule, un mécanisme simple : parce qu’ils sont riches en argile saturée d’eau, des « terrains se contractent en période de sécheresse et gonflent lorsqu’ils se réhydratent », fragilisant les constructions qui s’y trouvent, explique Sébastien Dupray, directeur risques, eaux et mer du Centre d’études et d’expertise sur les risques, l’environnement, la mobilité et l’aménagement (Cerema). Parmi les régions les plus exposées, l’Ile-de-France, l’Occitanie, la région Provence-Alpes-Côte d’Azur ou encore la Nouvelle-Aquitaine.

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Si le phénomène est connu de longue date, la sécheresse et la chaleur exceptionnelles de cet été n’ont fait que le renforcer. Les températures élevées ont, en outre, contribué au phénomène de dessiccation (élimination de l’humidité), qui entraîne des fissures sur les murs et craquelle le sol.

Les immeubles moins touchés

Face à ce risque, toutes les constructions ne sont pas égales : les immeubles sont moins touchés que les habitations individuelles. « Les dommages sont principalement causés sur les structures légères ; les bâtiments aux fondations plus solides ne doivent normalement pas être affectés », souligne Lamine Ighil Ameur, docteur en mécanique des sols. « Si une étude des sols est réalisée en amont et si les techniques particulières de construction sont respectées, il n’y a normalement pas de problèmes, même pour des habitations individuelles », précise toutefois le chercheur au Cerema.

Les assureurs, eux, alertent sur l’impact financier d’une sécheresse toujours plus précoce et intense. « Le coût des sinistres liés aux aléas climatiques pourrait presque doubler dans les trente prochaines années, avec une augmentation d’environ 93 % par rapport aux trente années précédentes », affirme Franck Le Vallois, directeur général de France Assureurs, la fédération française de l’assurance. « Quant à la sécheresse en particulier, le montant des sinistres pourrait tripler », ajoute-t-il. La fédération estime que les indemnisations passeront de 13,8 milliards d’euros (le montant cumulé entre 1989 et 2019) à 43 milliards d’euros entre 2020 et 2050.

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Written by Stephanie

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