in

« On sait que ça existe, les données sont solides. Mais… » Dans le labyrinthe du Covid long


La photographe suisse Stéphanie Buret réalise un travail personnel pour documenter son Covid long, contracté en novembre 2020. La position du fœtus est une position naturelle qui la soulage lors de crises de douleurs. Chez elle, à Genève, le 5 décembre 2021.

Plus de deux ans après le début de la pandémie de Covid-19, des millions de personnes infectées par le SARS-CoV-2 présentent encore des symptômes persistants plusieurs semaines, voire plusieurs mois, après avoir été infectées. Y voit-on plus clair sur ce qu’on appelle Covid long ? Olivier Robineau, infectiologue au centre hospitalier de Tourcoing, coordinateur de l’action Covid long à l’ANRS-Maladies infectieuses émergentes (MIE), répond sans ambages : « On sait que ça existe, les données sont solides. Mais il y a des débats sur les mécanismes du Covid long, les causes, la prise en charge. » Il reste encore de nombreuses zones d’ombre.

L’Organisation mondiale de la santé (OMS) a proposé, à partir de la méthode Delphi (la consultation d’un groupe d’experts), une définition en octobre 2021, et parle plutôt d’un « état post-Covid-19 », défini comme des symptômes qui apparaissent généralement dans les trois mois suivant l’infection, et qui durent au moins deux mois. Ils ne peuvent pas être expliqués par un autre diagnostic. Souvent, cet état tranche avec l’état antérieur de la personne. Cette définition pourra évoluer en fonction de l’état des connaissances, précise l’organisation.

« Un champ de recherche est en train d’émerger sur les syndromes postinfectieux comme ceux qu’on peut trouver après une mononucléose ou des infections de type SRAS ou Ebola, voire certains cas de grippe. Les symptômes se recoupent », souligne Lisa Chakrabarti, directrice de recherche au sein de l’unité Virus et Immunité à l’Institut Pasteur.

« Un apport rapide de connaissances »

La variété des symptômes en fait une maladie complexe. C’est devenu un sujet de recherche en soi. Depuis la première publication sur le sujet en septembre 2020, pas moins de 2 000 articles scientifiques ont été publiés, selon la base de données Scopus. « Tout le monde a ressenti cette urgence de pouvoir travailler sur ce sujet. Avec le Covid, on n’a jamais vu dans la science un apport aussi rapide de connaissances, de nouveaux traitements, de vaccins. On espère que ce sera la même chose pour le Covid long, même si c’est un peu plus compliqué car nous sommes toujours à la recherche des causes physiopathologiques sous-jacentes », explique Mayssam Nehme, médecin cheffe de clinique dans le service de médecine de premier recours des Hôpitaux universitaires de Genève (HUG).

Pas si simple d’estimer la prévalence. Entre 10 et 30 % des personnes ayant présenté un Covid-19 seraient concernées. Une fourchette large qui peut s’expliquer par les types de populations étudiées et la définition de la maladie, qui varie selon les travaux.

Il vous reste 83.17% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.

What do you think?

Written by Milo

Leave a Reply

Your email address will not be published. Required fields are marked *

Amazon baisse de -161 € le prix de la Samsung Galaxy Watch 4

Un virus de singe « menace de se propager aux êtres humains »