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« Le scénario catastrophe serait une sécheresse qui dure trois ou quatre ans en France »

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Les rives de la Loire au niveau de Mathurin-sur-Loire, le 7 août 2022.

Florence Habets, hydroclimatologue, directrice de recherche au CNRS et professeure attachée à l’Ecole normale supérieure, explique que malgré les pluies, la sécheresse continue. Elle souligne la nécessité de préserver la ressource à long terme, donc de redéfinir les usages prioritaires.

La France est-elle toujours en situation de sécheresse ?

Oui, la ressource en eau reste faible et les prévisions météo ne laissent pas présager d’amélioration significative avant la fin de l’année. Au-delà, il est difficile de prévoir. On peut même dire que la période actuelle est la plus sensible, car nous approchons de la fin des étiages [niveau le plus bas d’un cours d’eau]. A la fin de l’été, sauf s’il pleut beaucoup, il n’y a que les nappes souterraines – même si chacune a sa propre dynamique – et les lacs qui peuvent alimenter les rivières. Or ils les ont déjà beaucoup soutenues, leurs niveaux sont bien bas, les débits très limités. Avec un faible débit plus stagnant, la qualité de la ressource se dégrade.

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Nous connaissons une sécheresse record à l’échelle des soixante dernières années, avec une faiblesse des précipitations aggravée par des températures incroyables. Il y a alors un déficit de vapeur d’eau dans l’atmosphère qui entraîne une demande évaporative très forte, ce qui accentue en retour l’intensité du stress hydrique.

Que se passera-t-il s’il ne pleut pas abondamment cet hiver ?

Le scénario catastrophe serait une sécheresse qui dure trois ou quatre ans. Nous savons que c’est possible : nous en avons déjà observé sur des périodes de cinq ou six ans. Regardez ce qui se passe en Californie, par exemple. Se préparer est indispensable pour ne pas aller droit à la catastrophe. Il faudrait conserver des réserves stratégiques de dernier recours – un lac de montagne, une nappe souterraine –, pour les usages essentiels. Mais on doit les préserver sur le long terme, pas les vider pour l’irrigation dès la première saison sèche ! Sinon je ne vois pas comment on pourra s’en sortir. Le principe existe déjà, mais ces réserves contiennent de quoi fournir huit ou dix jours d’eau potable seulement. Elles sont plutôt conçues comme un palliatif en cas de pollution.

Presque tous les départements de la métropole sont encore concernés par des arrêtés préfectoraux de restriction des usages de l’eau. Ces mesures sont-elles efficaces ?

Elles risquent de l’être moins, car avec les quelques précipitations de septembre, les gens voient la végétation reverdir, la question des économies d’eau les préoccupe moins. Pourtant, c’est surtout maintenant que les problèmes se posent : l’alimentation en eau potable est menacée par endroits. Les régions de l’Ouest sont encore classées en rouge. Comme celles du nord de la France, elles s’en sortaient bien jusqu’à présent grâce à des pluies récurrentes, mais elles ne sont pas bien dotées en aquifères. C’est pourquoi il est plus difficile d’avoir de l’eau à Lille qu’à Marseille ou à Montpellier.

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Written by Stephanie

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