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L’eau de millions de personnes en France redevient conforme aux normes de qualité après le relèvement des seuils réglementaires

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Distribution d’eau potable au Castellet (Alpes-de-Haute-Provence), le 13  septembre 2022. Depuis le 8  juin, la commune n’a plus d’eau potable en raison d’une pollution de la source.

Relevez les seuils de tolérance, et tout s’arrange aussitôt. Dans de nombreuses régions françaises touchées par la pollution des ressources hydriques aux pesticides, l’eau du robinet est redevenue conforme aux critères de qualité. Pas de disparition soudaine des contaminations, mais le simple déclassement de deux produits de dégradation (ou « métabolites ») de l’herbicide S-métolachlore, fréquemment retrouvés dans les eaux de surface et souterraines.

Dans deux avis rendus sans publicité le 30 septembre, l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (Anses) a reconsidéré le statut réglementaire de l’ESA-métolachlore et du NOA-métolachlore. Considérés comme « pertinents » pour la santé humaine (c’est-à-dire potentiellement dangereux) depuis un rapport rendu par l’Anses en février 2021, ils viennent d’être réévalués et sont devenus « non pertinents ». Pour ces deux molécules, la tolérance dans l’eau de boisson passe ainsi mécaniquement de 0,1 microgramme par litre (µg/l) à 0,9 µg/l.

Lire aussi : Article réservé à nos abonnés Pesticides : de l’eau potable non conforme pour 20 % des Français

Le relèvement de ces deux seuils va réduire fortement la proportion de Français concernés, de manière ponctuelle ou régulière, par la non-conformité réglementaire de l’eau qui leur est distribuée. Dans une enquête publiée le 21 septembre, Le Monde avait agrégé les données publiques disponibles, montrant qu’environ 20 % des Français de métropole – soit 12 millions de personnes – avaient été concernés par des non-conformités en 2021, en général pour cause de présence excessive de métabolites de pesticides. Avec une autre méthodologie, Franceinfo et les journalistes de « Complément d’enquête » sont parvenus à une estimation (un quart des communes françaises concernées) en ligne avec celle du Monde.

Un « tour de passe-passe »

Les deux avis rendus le 30 septembre par l’Anses vont permettre au ministère de la santé de communiquer, dans les prochaines semaines, sur des chiffres plus rassurants. Le seul fait de considérer l’ESA-métolachlore comme « pertinent » et de le soumettre à la limite de 0,1 µg/l fait en effet basculer des zones entières dans la non-conformité. Par exemple, environ 60 % de la population de la Mayenne reçoit une eau non conforme du seul fait de la présence de l’ESA-métolachlore, au-delà de la limite de 0,1 µg/l. Selon l’association Générations futures, qui dénonce un « tour de passe-passe », « 97 % des eaux distribuées déclarées non conformes suite à un dépassement de la valeur de qualité pour l’ESA métolachlore pourraient redevenir “conformes” ». Ce sera vraisemblablement le cas pour plusieurs millions de Français.

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Written by Stephanie

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