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En Loire-Atlantique, le conflit autour des carrières de sable n’en finit pas


La carrière de GSM, à Saint-Colomban, en Loire-Atlantique, le 19 janvier 2022.

L’opposition ne faiblit pas à Saint-Colomban, une commune de 3 400 habitants située à une vingtaine de kilomètres au sud de Nantes, en Loire-Atlantique. Jeudi 29 septembre, avec le renfort de huit tracteurs, des membres du collectif La Tête dans le sable et du mouvement des Soulèvements de la Terre y ont occupé la carrière de sable Lafarge une partie de la journée, puis celle, voisine, de GSM-Granulats. Le ministre de la transition écologique Christophe Béchu était attendu ce jour-là dans les parages, à Sainte-Goulenne, pour parler de la stratégie nationale visant à parvenir à « zéro artificialisation nette ». Finalement, il était absent.

Avant de libérer les lieux sans anicroche, ces quelques dizaines d’opposants ont accroché des banderoles pour affirmer leur opposition à l’agrandissement de ces deux sablières, pour 70 hectares au total. Ce message-là, ils l’ont déjà scandé à plusieurs reprises lors de manifestations précédentes, notamment les 13 septembre et 3 juillet.

A Saint-Colomban, le filon est important : les granulats se présentent en couches épaisses, héritage d’un ancien estuaire. Actuellement, Lafarge en extrait 300 000 tonnes en moyenne par an, GSM en tire 400 000 tonnes. Le premier dispose d’une autorisation d’exploiter de 49 hectares, le second de 65 hectares. Seulement leurs gisements actuels devraient être épuisés prochainement, elles demandent donc à creuser plus loin. En s’étendant, Lafarge espère produire pendant vingt ans de plus, entre 250 000 et 350 000 tonnes par an en moyenne, GSM 250 000 à 300 000 tonnes.

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La métamorphose de l’ancien bocage

Les deux sites sont implantés près du bourg. Depuis leur ouverture il y a vingt ans, la végétation a eu le temps de pousser sur les remblais tout autour, et depuis la route rien ne transparaît de l’activité, à part le va-et-vient des camions. Mais non loin de là, l’effet indirect de la production minière locale se mesure dans la métamorphose de l’ancien bocage traditionnel. Si, comme partout sur la planète, le sable extrait par Lafarge et GSM – qui appartiennent à deux des principales multinationales mondiales –, est avant tout destiné au secteur de la construction, un bon quart du minerai extrait ici est aussi destiné à l’agriculture, plus précisément au maraîchage à grande échelle. Saint-Colomban se situe en effet en pleine zone de production de la fameuse mâche nantaise, exportée dans de nombreux pays.

« L’ouverture des carrières a démultiplié l’installation des maraîchers industriels », explique Jacky Herbet

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Written by Stephanie

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