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Dans les départements où le loup arrive, les éleveurs démunis et en colère


Un berger portant un tee-shirt « Non aux loups », le 27 août 2020 à Prévenchères, en Lozère.

« Extermination du loup », « c’est lui ou nous » ! Les mots tracés sur les affiches, prises en photo par le journal local La Lozère nouvelle en disent long sur la colère des éleveurs lozériens face à la multiplication des attaques sur leurs troupeaux. Quelque 150 d’entre eux s’étaient rassemblés à Mende, lundi 26 septembre, dans un climat tendu. En réponse, le préfet promettait, le jour même, des tirs de prélèvement, devenus très rares en France : à la différence du tir de défense, effectué sur un loup en situation d’attaque sur un troupeau protégé, ceux-ci peuvent viser n’importe quel loup repéré dans un secteur donné.

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Ces récents événements illustrent bien la tension, parfois très vive, qui émerge dans les territoires nouvellement confrontés à la prédation. Alors que les attaques commencent tout juste à se stabiliser, voire à régresser dans certains départements alpins où la présence du loup est la plus ancienne, celles-ci frappent, chaque année, de nouveaux territoires. Quarante-huit départements sont désormais concernés, contre douze en 2009. Cette année, le Lot, l’Ariège et la Somme ont connu leurs premiers dommages, peu après le Limousin, le Tarn, les Hautes-Pyrénées… Dans certains cas, ces fronts de colonisation se situent à l’intérieur même d’un département, comme en Drôme : la prédation, installée depuis des années dans le Vercors, est descendue dans la plaine, du côté de la vallée du Rhône, où elle frappe de plein fouet de petits troupeaux appartenant à des professionnels ou à des particuliers, souvent pas ou peu protégés.

Inertie autour des mesures de protection

Le phénomène suit de près la dispersion du loup en France, qui regagne peu à peu ses anciens territoires – il a été observé jusqu’en Bretagne, au printemps. Sur ces fronts de colonisation, les attaques sont généralement le fait d’individus en dispersion, avant même que des meutes ne s’installent plus durablement. « Ces loups isolés, très mobiles, peuvent faire plus de dégâts qu’une meute bien structurée. Le nombre de loups n’est pas proportionnel aux dégâts », souligne Nicolas Jean, chargé des grands prédateurs à l’Office français de la biodiversité.

Se pose, dans ces territoires, l’épineuse question de l’anticipation de la prédation – un des enjeux majeurs du nouveau plan national d’action sur le loup prévu en 2023. « On essaie de mettre en place des mesures de protection en amont, mais il y a une inertie… Tant qu’on n’est pas face au loup, ça ne se fait pas rapidement », relève le préfet référent sur le loup, Jean-Paul Célet.

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Written by Stephanie

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