La capsule de Boeing, Starliner, s’est pour la première fois arrimée à la Station spatiale internationale (ISS), dans la nuit de vendredi 20 à samedi 21 mai. C’est un succès pour l’entreprise, qui doit à l’avenir transporter des astronautes pour la NASA, même si ce vol d’essai à vide s’est déroulé avec des années de retard sur ceux de SpaceX, la société fondée par Elon Musk.
L’arrimage a eu lieu samedi à 2 h 28 heure à Paris, avec plus d’une heure de retard sur l’horaire initialement prévu à cause d’ultimes vérifications lors des manœuvres d’approche, minutieusement chorégraphiées à 400 km au-dessus de nos têtes.
Les astronautes à bord de l’ISS et la salle de contrôle à Houston (Texas) ont surveillé de près toute l’opération. Starliner s’est d’abord stabilisée à environ 250 mètres de la station. Puis, après avoir avancé légèrement vers l’ISS, la capsule a reculé afin de s’assurer qu’elle pourrait battre en retraite en cas de besoin. Enfin, après un nouvel arrêt maîtrisé, quoique plus long que prévu, à 10 mètres, la délicate manœuvre finale, effectuée alors que l’ISS file à 28 000 km/h, a été enclenchée. Le véhicule s’est doucement approché, jusqu’au contact.
« Le vaisseau Starliner réussit son premier arrimage historique à la Station spatiale internationale, ouvrant une nouvelle voie d’accès au laboratoire volant pour les équipages », a déclaré un commentateur lors de la retransmission en direct proposée par la NASA.
L’écoutille de la capsule ne sera ouverte que plus tard dans la journée de samedi. Boeing transporte environ 230 kg de ravitaillement, dont de la nourriture. Starliner doit rester arrimée à l’ISS environ cinq jours, avant de redescendre vers la Terre pour atterrir dans le désert de l’Etat américain du Nouveau-Mexique, sur la base de White Sands.
Retour attendu au Nouveau-Mexique
Un premier vol test non habité avait déjà été tenté en 2019, mais la capsule avait alors rencontré plusieurs problèmes et elle avait dû rebrousser chemin sans pouvoir rejoindre la station. Depuis Boeing peinait à rattraper SpaceX, pourtant un nouvel acteur dans le secteur aérospatial en comparaison, mais qui transporte déjà des astronautes pour la NASA depuis 2020, après la réussite des vols de qualification de sa propre capsule, Dragon.
Starliner avait décollé jeudi de Floride, au sommet d’une fusée Atlas V de United Launch Alliance (ULA). Environ trente minutes après le lancement, la capsule avait bien réussi à se placer sur la bonne trajectoire, mais deux de ses douze propulseurs n’avaient pas fonctionné. Des responsables de la NASA et de Boeing avaient toutefois minimisé l’incident, qui ne devrait, selon eux, pas affecter la mission.
Les propulseurs seront de nouveau utilisés en fin de mission, pour la manœuvre destinée à faire rentrer la capsule dans l’atmosphère terrestre. Mais le problème n’a, a priori, pas « besoin d’être résolu » d’ici là, les précédentes poussées ayant malgré tout fonctionné, avait estimé Steve Stich de la NASA lors d’une conférence de presse, jeudi soir. Le système « ne pose pas de risque pour le reste du vol test », a encore confirmé la NASA, vendredi, sur son blog.