MGTOW vs MGHW : entre fuite et fusion, quelle voie pour la masculinité du XXIe siècle ?

MGTOW ou MGHW
MGTOW ou MGHW

Face à l’évolution des rapports hommes-femmes, deux courants masculins antinomiques émergent : les MGTOW (« Men Going Their Own Way »), qui choisissent de se retirer volontairement des relations avec les femmes, et les MGHW (« Men Going Her Way »), qui s’alignent consciemment ou inconsciemment sur les attentes féminines contemporaines. Ces deux attitudes ne sont pas de simples modes : elles traduisent une crise anthropologique et psychologique majeure du masculin dans les sociétés postmodernes.

MGTOW ou MGHW

Une fracture culturelle profonde

Alors que les femmes ont, depuis plusieurs décennies, redéfini leurs rôles dans la société avec l’appui de mouvements sociaux, les hommes se retrouvent parfois dans une position d’adaptation extrême ou de repli stratégique. Pour certains, l’espace conjugal et affectif est devenu un terrain instable, voire hostile. D’où deux voies :

  • MGTOW : retrait volontaire du couple, rejet du mariage, autonomie individuelle.
  • MGHW : acceptation des normes féminines dominantes, parfois au prix d’une dilution identitaire.

Mais ces deux tendances ne sont pas à condamner ni à glorifier. Elles sont les symptômes d’un malaise plus profond : la difficulté à reconstruire un modèle masculin qui soit à la fois juste, stable et désirable.

Mécanismes psychologiques en jeu

Les psychologues évolutionnistes et cliniciens y voient deux réactions de défense face à un environnement affectif perçu comme déséquilibré :

Contrairement à certaines affirmations simplistes, les MGHW ne sont pas nécessairement des hommes faibles. Certains trouvent dans cette posture une revalorisation de la douceur, de la coopération, de l’écoute. Mais sans un socle identitaire clair, ces qualités peuvent dériver en confusion, voire en désorientation personnelle.

Natalité et société : une corrélation à nuancer

Certains analystes lient la montée de ces comportements à la chute de la natalité dans des pays comme le Japon, la Corée du Sud ou l’Allemagne. Pourtant, la démographie dans ces régions était déjà en baisse bien avant l’émergence des MGTOW.

Les causes sont plus vastes : incertitude économique, urbanisation, individualisme croissant, et poids des carrières. En parallèle, de nouvelles approches émergent, comme la possibilité d’avoir des enfants sans partenaire féminine, grâce aux avancées de la biotechnologie et de la gestation assistée.

MGTOW ou MGHW

L’émergence de l’amour artificiel

Dans un monde où les relations humaines deviennent complexes, certains se tournent vers des formes alternatives d’amour. La montée des IA émotionnelles, des hologrammes et des compagnons numériques ouvre une nouvelle ère. Le film Blade Runner 2049 en donne un exemple frappant : le protagoniste vit une relation intense avec une femme-hologramme, modélisée selon ses désirs les plus profonds.

Cette vision n’est plus de la science-fiction. Des entreprises comme Replika proposent déjà des IA relationnelles apprenantes. Des startups japonaises comme Gatebox permettent d’“épouser” un personnage holographique. L’amour devient ainsi programmable, prévisible, sans conflit — mais à quel prix humain ?

Vers une société binaire ou hybride ?

Sur 20 ans, trois scénarios se dessinent :

  1. Polarisation accrue : hommes et femmes vivent en sphères parallèles. Chute des mariages, augmentation du célibat volontaire.
  2. Réaction conservatrice : certains États renforcent les politiques natalistes. En Hongrie, les femmes ayant au moins 2 enfants sont exonérées d’impôts à vie.
  3. Co-évolution technologique : l’homme s’hybride avec les machines affectives. Le couple humain devient facultatif, voire obsolète.

Une dérive instrumentalisée ?

Certains sociologues, comme Christopher Lasch ou Michel Clouscard, suggèrent que la fragmentation du lien affectif sert des intérêts structurels : un individu seul, désolidarisé, consomme plus, obéit mieux, et conteste moins. La polarisation des sexes serait-elle fonctionnelle pour le système économique post-industriel ? L’hypothèse mérite d’être posée, sans tomber dans le conspirationnisme.

Rebâtir une masculinité positive : vers une troisième voie

Plutôt que de choisir entre isolement (MGTOW) ou effacement (MGHW), certains hommes bâtissent une masculinité consciente et équilibrée. Ils réconcilient force et vulnérabilité, ambition et écoute. Cela passe par :

  • La redécouverte de philosophies comme le stoïcisme ou le bouddhisme zen.
  • La participation à des cercles masculins (groupes de parole, rituels initiatiques).
  • L’étude de penseurs comme Robert Bly (Iron John) ou le psychiatre français Serge Hefez.

Conseils pratiques : que faire, ici et maintenant ?

Pour les hommes :

  • Clarifiez vos désirs : voulez-vous être aimé ou reconnu ? Reproducteur ou créateur ?
  • Ne cédez ni à la peur des femmes ni au besoin d’en être validé.
  • Entourez-vous d’hommes inspirants. Le masculin se développe aussi par mimétisme positif.

Pour les femmes :

  • Respectez le silence des hommes : il n’est pas toujours un rejet, parfois une reconstruction.
  • Encouragez la virilité éthique, pas le “mâle déconstruit” vidé de sa sève.
  • Interrogez vos attentes : cherchent-elles un miroir ou un partenaire ?

Une relation saine est un lieu d’amplification mutuelle, pas de négociation permanente.

Robert De Niro a apporté ce mercredi 30 avril "amour et soutien" à sa fille Airyn après son coming out trans

Identités hybrides : le cas K.S. et la mutation culturelle trans

trans et hautisme

Chaque enfant transgenre devrait être évalué pour autisme