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sur les prix de l’énergie, l’exécutif joue la comparaison avec les autres pays


Elisabeth Borne à l’issue d’une conférence de presse sur la situation énergétique en France et en Europe, à Paris, le 14 septembre 2022.

Le gouvernement préparait les esprits depuis plusieurs mois : pour ne pas continuer à laisser filer autant de milliards, le bouclier tarifaire sur le gaz et l’électricité devrait bien un jour être ajusté, adapté, recalibré… Mercredi 14 septembre, il fallait bien annoncer la mauvaise nouvelle. Flanquée de sa ministre de la transition énergétique, Agnès Pannier-Runacher, et de son ministre de l’économie, Bruno Le Maire, la première ministre, Elisabeth Borne, a révélé les arbitrages : + 15 % sur le gaz en janvier. Même augmentation pour les factures d’électricité en février. Le tout sera accompagné d’un chèque énergie exceptionnel, qui sera versé à la fin de l’année à 40 % des ménages, soit 12 millions de foyers. « Nous devons continuer à répondre aux inquiétudes tout en veillant à ne pas creuser davantage notre dette », a résumé la première ministre. Coût estimé : 45 milliards d’euros en brut (16 milliards net), après les près de 30 milliards dépensés depuis un an.

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Le moment politique est périlleux. Depuis le déclenchement de la guerre en Ukraine et ses conséquences sur le coût de l’énergie, le pouvoir d’achat est au cœur des préoccupations. Et le gouvernement sait que ce sujet est inflammable. Comment les hausses vont-elles être perçues par les Français, relativement épargnés du fait du bouclier tarifaire mis en place le 30 septembre 2021 ? Le principal message de l’exécutif s’appuie sur une comparaison avec les pays voisins. Mardi, Mme Borne a estimé que les factures de gaz étaient restées plutôt « stables » en France (gel du prix du gaz en octobre 2021, + 4 % pour l’électricité en février 2022), alors qu’elles avaient augmenté de moitié en Belgique et qu’elles avaient été multipliées par trois aux Pays-Bas et en Allemagne.

« Dans ce contexte d’explosion des prix (…), la France est le pays qui a le mieux protégé les ménages en Europe », a affirmé la première ministre. Selon Matignon, les hausses moyennes cet hiver seront de 25 euros par mois pour les ménages qui se chauffent au gaz, au lieu de 200 euros sans bouclier (20 euros pour les factures d’électricité, au lieu de 180). « Ces chiffres d’augmentation massive des prix ne sont pas théoriques. C’est la réalité de ce que vivent des dizaines de millions de ménages en Grande-Bretagne, en Italie ou en Allemagne », a ajouté Mme Borne.

Critiques des oppositions

La hausse des prix en France est, en effet, la moins forte de la zone euro, dont les pays sont tous très touchés par le renchérissement de l’énergie. Selon les données d’Eurostat, à la fin du mois d’août, l’inflation atteignait 6,5 % dans l’Hexagone, alors qu’elle était à 8,8 % en Allemagne, à 10,5 % en Belgique et qu’elle s’envole dans les pays de l’est du continent, notamment en Lettonie (20,8 %) et en Estonie (25,2 %). Et cet avantage comparatif est dû, selon plusieurs ministres, à la mise en place précoce du bouclier tarifaire. « Nous avons pris des mesures plus tôt que d’autres pays, ça nous a permis de juguler plus rapidement l’inflation, affirme Olivier Véran, porte-parole du gouvernement. Quand les Français voient la situation ailleurs, par exemple en Estonie, ils s’en rendent compte, même si le contexte est compliqué pour tout le monde. »

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Written by Stephanie

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