Germain
Depuis quelques jours, les escroqueries faisant croire aux internautes qu’ils ont été piégés sur un site pornographique se multiplient.
C’est l’une des arnaques les plus pratiquées sur le Web, et elle est particulièrement mise à profit en cette rentrée. Comme l’explique Jérôme Notin, le directeur général du Groupement d’Intérêt Public Action contre la Cybermalveillance, les statistiques montrent une recrudescence importante de l’arnaque au chantage à la webcam. Elles s’appuient sur les consultations de la page dédiée à ce phénomène, hébergée par le site du gouvernement.
Pour rappel, le chantage à la webcam repose sur une opération “de bluff” entreprise par des escrocs, qui envoient un mail à leur victime afin de lui faire croire qu’elle a été filmée à son insu par le biais de sa webcam, lorsqu’elle consultait des sites pornographiques (voire pédopornographiques).
Ne jamais répondre
Cette tentative d’extorsion, punie de 7 ans de prison et 100.000 euros d’amende, peut prendre plusieurs formes: un simple mail anonyme, ou un message imitant celui des forces de l’ordre, pour effrayer la victime. Le but: la convaincre de payer une somme importante (plusieurs centaines d’euros), en cryptomonnaies ou en coupon PCS, en échange d’une prétendue suppression des images compromettantes.
Si ce chantage peut se faire sans aucun élément matériel, il peut s’accompagner d’éléments glanés lors du piratage de certains comptes de la victime – comme des informations personnelles ou mots de passe – afin de rendre la menace plus crédible.
Pour rappel, il existe des moyens très simples pour ne pas s’exposer à un quelconque piratage de sa webcam, par exemple en la recouvrant d’un ruban adhésif ou d’un cache spécialement conçu pour cet usage lorsqu’on ne l’utilise pas. Rappelons que certains modèles d’ordinateurs (notamment les MacBook) allument une diode lumineuse verte à côté de la webcam dès lors que celle-ci est activée.
Les victimes de ce chantage sont avant tout incitées à ne jamais répondre au mail, et évidemment à ne jamais payer, les probabilités d’un véritable piratage de webcam étant relativement faibles. En revanche, il est nécessaire d’enregistrer des captures d’écran de la tentative d’extorsion afin de déposer plainte dans un commissariat ou en ligne.
