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Prix de la consultation, attractivité… Les raisons derrière la grève des médecins libéraux

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Certains généralistes ont débuté une grève ce lundi. Ils demandent notamment le doublement du prix de la consultation, appelé à passer de 25 à 50 euros.

Alors que la France traverse une triple épidémie et que les services d’urgences sont débordés, certains médecins libéraux ont décidé de se mettre en grève cette semaine, provoquant la colère du ministre de la Santé François Braun. “Ce sont les jeunes qui ont décidé de faire grève, c’est la base qui se mobilise”, constate le docteur Claude Bronner, basé à Strasbourg.

Lancé par le collectif Médecins pour demain, l’initiative qui a débuté lundi et qui est appelée à se poursuivre jusqu’au 2 janvier, concernerait environ 10.000 professionnels de santé, comme le précise Soline Guillaumin, généraliste en grève à Metz.

“Nous faisons ça pour sauver la médecine libérale”, assure la professionnelle de santé.

Doubler le prix de la consultation

Mais que réclament exactement ces médecins grévistes? Comment justifier un tel mouvement, alors que des Français se retrouvent à attendre une heure devant les locaux de SOS Médecins, comme l’ont constaté lundi les journalistes de BFM Lille?

Parmi les revendications premières, celle du passage du prix de la consultation de 25 à 50 euros est la mesure la plus fréquemment avancée. “Cela ne veut pas dire doubler notre salaire!”, prévient Soline Guillaumin.

“Cela nous permettrait d’embaucher une assistante médicale, une secrétaire, de pouvoir se mettre dans un groupe… Si on veut travailler à plusieurs, il faut des gros locaux, du personnel… Il faut payer ces personnes-là. Ce n’est pas pour nous enrichir”, assure la médecin gréviste.

Même demande du côté de Jean-Paul Hamon, généraliste en grève à Clamart (Hauts-de-Seine). “Le 1er décembre, j’étais devant le ministère. J’ai constaté qu’il y avait 70% de femmes, dont trois de mes anciennes externes. Une me disait: ‘tu sais Jean-Paul, si on laisse à 25 euros, je vais devoir licencier ma femme de ménage’. Elles n’ont même pas les moyens de se payer une secrétaire!”, fulmine le médecin.

Mettre la pression sur les négociations conventionnelles

Cette demande intervient alors que se déroule les négociations conventionnelles entre les médecins généralistes et la Caisse nationale d’assurance-maladie, retardées de deux ans par l’épidémie de Covid-19. Mais pour Jean-Paul Hamon, l’exécutif “a décidé de laisser pourrir la situation”.

“Le gouvernement fait comme s’il avait le temps. Il est en train de négocier jusqu’au mois de mars, avec des décisions qui vont s’appliquer dans six mois, alors que le pays se désertifie, que les médecins ne s’installent plus, car ils n’ont pas les conditions pour le faire de façon correcte”, poursuit-il. La grève est donc un moyen de pression dans ce contexte.

“C’est désespérant d’en arriver à fermer les cabinets pour mettre la pression. Le gouvernement est en colère? Le pauvre chaton. Et nous, on n’est pas en colère”, tance Jean-Paul Hamon.

Mais comment financer ce doublement du tarif de la consultation, alors que la situation financière de la sécurité sociale est largement déficitaire, aggravée par la pandémie de Covid-19. Soline Guillaumin évoque la piste des mutuelles, “appelées à mettre la main au panier”.

Un “choc d’attractivité”

Les différents médecins généralistes interrogés, en grève ou soutenant le mouvement, soulignent la volonté de créer un “choc d’attractivité”. Le métier de médecin généraliste n’attirerait plus les jeunes étudiants en médecine, alors que son rôle est central dans la société.

Réformer le système de santé en profondeur s’avère donc nécessaire pour redonner goût à cette profession, jugée “passionnante” par ceux qui la pratiquent. Mais qui aurait perdu du sens ces dernières années.

Bruno Mégarbane, chef du service réanimation de l’hôpital Lariboisière à Paris, dresse un constat amer: “La médecine libérale souffre des mêmes maux qu’à l’hôpital, avec une paperasserie qui augmente, des coûts fixes qui augmentent… Nous faisons ces tâches au détriment du temps que l’on passe avec les patients. (…) Si les médecins libéraux doivent faire des tâches administratives extensives, on est devant une crise du système de santé”.

“On a mis des milliards sur l’hôpital sans réformer le système de santé. Or, quand vous n’avez pas une médecine de ville forte, qui permet d’éviter les hospitalisations ou de les raccourcir, voilà ce à quoi on arrive”, estime Jean-Paul Hamon.

Sauver la médecine de ville

Face au timing de la grève, qui intervient dans une situation tendue pour le système hospitalier français, certains émettent cependant des réserves sur le mouvement actuel.

“La médecine de ville souffre autant que la médecine hospitalière. Ce n’est pas le bon moment pour faire grève. On a choisi ce métier car on a des valeurs profondes, et en ce moment, on a besoin de tout le monde. Il faut une solidarité nationale”, juge Agnès Ricard-Hibon, porte-parole de la société française de médecine.

Mais pour Soline Guillaumin, si les généralistes souhaitent sauver leur profession, il faut agir dès maintenant.

“En tant que médecin, c’est très difficile de faire grève. Cela fait 20 ans que nous n’avions pas fait un acte de la sorte. Mais c’est indispensable de protéger nos patients au travers de ce mouvement”, juge-t-elle.

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Written by Barbara

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