Chaque enfant transgenre devrait être évalué pour autisme

trans et hautisme
trans et hautisme

Une alerte scientifique sur les diagnostics hâtifs chez les mineurs en quête d’identité de genre.



Un débat de santé publique sous haute tension

Alors que les demandes de transition de genre chez les enfants ont explosé ces dix dernières années, une voix discordante mais experte s’élève : celle de la neuroscientifique britannique Gina Rippon, professeure émérite à l’université d’Aston. Elle dénonce la précipitation avec laquelle certaines jeunes filles, souvent vulnérables psychologiquement, sont orientées vers des traitements médicaux lourds, sans évaluation neurodéveloppementale approfondie.

« Il est urgent de dépister systématiquement les troubles du spectre autistique chez les enfants qui se déclarent transgenres, car une grande proportion présente en réalité une neurodivergence sous-jacente », affirme la professeure Rippon.

Transidentité et neurodivergence : un lien documenté

De nombreuses études récentes confirment ce que certains cliniciens observent depuis plusieurs années. Un taux significativement plus élevé de troubles du spectre autistique (TSA) est observé chez les jeunes transgenres.

Selon une méta-analyse publiée dans Nature Communications en 2020, jusqu’à 15 % des adolescents trans présentent des signes cliniques d’autisme, contre environ 1,5 % dans la population générale. En France, un rapport de l’INSERM évoque également ce lien et recommande une évaluation psychologique et neurodéveloppementale complète avant toute décision médicale.

Ce que révèle la science du cerveau

Les recherches en neurosciences montrent que les cerveaux autistiques traitent différemment les signaux sociaux, les stimuli sensoriels et la représentation de soi. Ces caractéristiques jouent un rôle central dans les questionnements identitaires liés au genre.

« Un enfant autiste peut interpréter les normes sociales genrées comme particulièrement rigides ou anxiogènes », explique la neuropsychologue française Françoise Dussault. « Se déclarer non-binaire ou trans peut alors apparaître comme une stratégie d’évitement face à ces injonctions sociales. »

Pourquoi l’autisme reste souvent invisible chez les filles

Contrairement aux garçons, les filles autistes sont souvent sous-diagnostiquées. Leurs symptômes sont plus discrets, et elles développent des comportements d’adaptation sociale qui masquent leurs difficultés.

L’étude de Loomes et al. (2017) suggère que le ratio réel fille/garçon dans l’autisme pourrait être de 1 pour 2 (et non 1 pour 4). Il est donc crucial de poser la question : dysphorie de genre ou manifestation d’un trouble neurodéveloppemental méconnu ?

Les risques d’un parcours médical précipité

De plus en plus d’experts alertent sur les dangers d’une prise en charge rapide : prescription de bloqueurs de puberté, traitements hormonaux croisés, voire chirurgies irréversibles, sans évaluation psychologique complète.

En Suède, la célèbre clinique Karolinska a suspendu les traitements hormonaux pour mineurs. Au Royaume-Uni, la Tavistock Clinic a été fermée en 2023 après un rapport accablant sur la sécurité de ses protocoles.

Une approche plus responsable : dépistage et accompagnement global

Ce que propose Gina Rippon, c’est une approche rigoureuse et multidisciplinaire, qui inclut :

  • Une évaluation psychiatrique et neurodéveloppementale (TSA, TDAH, troubles anxieux)
  • Un soutien psychologique adapté à l’adolescent et à sa famille
  • Une période d’observation avant toute décision médicale irréversible

« Un enfant a le droit de se chercher, mais il a aussi besoin qu’on l’accompagne sans projeter sur lui des solutions radicales qui pourraient le marquer à vie », rappelle la pédopsychiatre française Céline Masson.

Vers une médecine plus prudente et inclusive

Préconiser une évaluation du TSA chez un enfant transgenre, ce n’est pas remettre en cause son identité, mais garantir qu’il soit écouté et soigné dans toute sa complexité psychique.

Les politiques de santé doivent cesser d’opposer inclusion et prudence médicale. Il est possible – et souhaitable – de faire les deux.


MGTOW ou MGHW

MGTOW vs MGHW : entre fuite et fusion, quelle voie pour la masculinité du XXIe siècle ?

Warp

Warp Drive : les voyages intergalactiques façon Star Wars pourrait devenir réalité dans 100 ans