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La saga humaine de la digestion du lait retracée par des chercheurs

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D’où vient la capacité de certains adultes humains à digérer le sucre du lait ? C’est à une savoureuse plongée dans l’alimentation de nos ancêtres que nous convient les auteurs d’une étude qui explore cette question, publiée le 27 juillet dans la revue Nature. Selon l’hypothèse en vigueur, cette aptitude aurait été favorisée par l’ampleur de la consommation de lait animal, à mesure que l’agriculture se diffusait en Europe depuis le Proche-Orient où elle a été inventée il y a environ dix mille ans. Les individus capables de digérer le lait auraient profité des calories supplémentaires fournies par cette ressource. La nouvelle étude va à l’encontre de cette hypothèse.

L’être humain digère le lactose grâce à une enzyme, la lactase, qui scinde en deux ce sucre dans l’intestin grêle, pour libérer du glucose et du galactose. Presque tous les nourrissons produisent de la lactase : ils digèrent ainsi le sucre du lait de leur mère ou d’autres mammifères. Mais, chez la majorité des humains actuels, la production de lactase chute rapidement au fil de l’enfance, pour atteindre un très faible taux résiduel à l’âge adulte. Ces personnes sont dites « intolérantes au lactose » : si elles consomment du lait frais, elles peuvent souffrir de crampes, de diarrhées et de flatulences.

C’est le cas pour deux tiers de la population mondiale actuelle. Mais la proportion de personnes intolérantes au lactose varie selon les régions : elle est de 40 % en Europe, va de 50 % à 80 % en Amérique du Sud, de 60 % à 80 % en Afrique subsaharienne et monte à 95 % en Asie. Globalement, un tiers des adultes actuels tolèrent donc bien le lactose. C’est qu’ils ont acquis une mutation – un changement sur une seule lettre de l’ADN – dans le gène de la lactase porté par le chromosome 2. Grâce à ce variant génétique, ils continuent à produire de la lactase, donc à digérer le lactose, même à l’âge adulte.

Traces de lipides sur des poteries

Quand cette tolérance au lactose est-elle apparue ? Comment s’est-elle répandue en Europe ? Pour le savoir, des équipes de l’université de Bristol et de University College, à Londres (Royaume-Uni), avec des chercheurs de vingt pays, ont rassemblé « le plus vaste ensemble de données jamais publié » sur l’analyse des traces de lipides dans des tessons de poteries anciennes, relève Mark Thomas, professeur de génétique évolutive à University College, qui a coordonné l’étude. Soit un total de 13 181 poteries, issues de 554 sites archéologiques européens, dont « plus de 5 000 jamais étudiées jusqu’alors », précise Mélanie Roffet-Salque, co-autrice, chercheuse française de l’université de Bristol.

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Written by Milo

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