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Le CNRS inquiet concernant la désaffection pour les mathématiques


Des étudiants assistent à un cours à l’Institut de mathématiques d’Orsay de l’université Paris-Saclay, le 17 septembre 2021.

Qui s’intéresse aux mathématiques en France ? Peu de monde, en particulier au sein de l’Etat : c’est en substance l’alerte que sonne le Centre national de recherche scientifique (CNRS), qui dénonce l’indifférence de la plupart des décideurs politiques pour la discipline. Lors des Assises des mathématiques, qui se tiennent du 14 au 16 novembre à la maison de l’Unesco, à Paris, l’organisme de recherche veut interpeller les pouvoirs publics afin que soit établie « une stratégie d’envergure nationale pour réhabiliter les mathématiques dans le système éducatif et académique ainsi que dans la société d’une manière générale ».

La réforme du lycée, qui a d’abord rendu optionnelle la discipline en classe de 1re en 2019 avant de se raviser en tentant de la réintroduire dans le tronc commun des enseignements à la rentrée 2022, illustre les atermoiements d’un pouvoir exécutif qui semble ne pas avoir la claire maîtrise des enjeux que recouvrent les mathématiques.

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« Si le niveau de la recherche mathématique en France reste élevé – la France est deuxième en termes de publications scientifiques – celle-ci est fragilisée par une baisse constante des effectifs d’enseignants-chercheurs dans les universités et par la chute du niveau des élèves dans les classements internationaux PISA et TIMSS », expose Stéphane Jaffard, professeur à l’université Paris-Est-Créteil et directeur du projet des Assises.

Entre 2012 et 2020, les effectifs d’étudiants en faculté de mathématiques ont progressé de 60 % tandis que le nombre d’enseignants-chercheurs chutait de près de 7 %. En « réduisant la voilure », la France va à contre-courant, soutient M. Jaffard, alors que nous sommes à « un véritable âge d’or des maths, qui peuvent contribuer à résoudre de très nombreux problèmes de la planète ».

« L’opposé d’une discipline élitiste »

Pour « quantifier l’importance des maths », le CNRS a conduit une étude qui chiffre l’impact à 18 % du PIB français, contre 16 % en 2012. Pas moins de 3,3 millions d’emplois salariés (13 %) ont une activité principale en lien avec la discipline, notamment l’informatique, la production d’électricité et de gaz, la R&D scientifique et les télécommunications.

« On observe une plus grande transversalité de l’apport des maths, avec la nécessité d’appréhender des systèmes complexes, de traiter et interpréter des données, réaliser des estimations et des prévisions, ou de mettre en œuvre un raisonnement dans la prise de décision », expose Christophe Besse, directeur de l’Institut national des sciences mathématiques et de leurs interactions, au CNRS. A mesure que les emplois se numérisent, le besoin ira croissant en compétences technologiques « avec un bagage en mathématiques de niveau intermédiaire solide », prévoit-il.

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Written by Milo

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