Barbara
Un homme a été infecté par le virus Usutu en Nouvelle-Aquitaine. C’est le deuxième cas en France. À quoi ressemble la maladie transmise par ce virus et faut-il s’inquiéter ?
Le 10 novembre 2022, l’Agence régionale de santé (ARS) de Nouvelle-Aquitaine a confirmé dans un communiqué de presse un cas d’arbovirose chez un patient. Ce patient n’avait pas quitté la région dans les semaines précédant les symptômes. Il s’agit donc d’un cas autochtone. Pour mémoire, un cas est dit autochtone si la personne contracte la maladie sur son lieu de résidence habituel, sans avoir précédemment voyagé dans une zone où circule le virus. Après une suspicion d’infection par le virus de la dengue transmis par le moustique tigre, puis une suspicion d’infection par le West-Nile transmis par le moustique Culex, il a été confirmé que ce patient avait bien été infecté par le virus Usutu.
Le virus Usutu, ou Usuv, fait partie du genre Flavivirus et de la famille des Flaviviridae. C’est un virus émergent d’origine africaine. Son nom provient du lieu où il a été identifié pour la première fois, en Afrique du Sud, dans le Swaziland, au bord de la rivière Usutu en 1959. Des cas chez des oiseaux ont été rapportés plus tard en Italie, en Hongrie, en Suisse, en Espagne et en Allemagne. Des cas humains ont été décrits en Italie en 2009. Les patients concernés étaient immunodéprimés. En France, un seul cas humain avait jusqu’à présent été détecté, c’était en 2016 dans l’Hérault (région Occitanie).
Symptômes de la maladie et vecteur de contamination
La plupart du temps, l’infection par le virus Usutu est asymptomatique ou peu symptomatique. Il est fort possible que des cas soient passés inaperçus. En présence de symptômes, ils peuvent s’apparenter à ceux d’une grippe (asthénie, maux de tête). Chez les personnes immunodéprimées, la maladie peut prendre une forme grave avec des troubles neurologiques : encéphalites ou méningo-encéphalites. Une encéphalite est une inflammation du cerveau.
Le virus Usutu circule chez les oiseaux : merles, moineaux, mésanges, rouges-gorges, chouettes, hiboux, oiseaux migrateurs… Lorsqu’un moustique pique un oiseau contaminé, il devient porteur du virus. On parle ici des moustiques ornithophiles du genre Culex ou moustique commun, et non des moustiques tigres. C’est lors d’une piqûre de moustique porteur que les humains peuvent être contaminés. En revanche, les hommes ne peuvent ni se contaminer entre eux ni contaminer des moustiques.
La prévention passe par la protection contre les moustiques. Des opérations de démoustication ont été menées en Nouvelle-Aquitaine sur les lieux où s’était rendue la personne infectée par le virus. Il s’agit de suppression de gîtes larvaires et de pulvérisations nocturnes d’adulticide. Néanmoins, les moustiques communs sont particulièrement abondants lorsque les températures sont élevées. La baisse des températures observée en ce moment devrait naturellement ralentir la circulation du virus.
