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L’étage principal d’une fusée chinoise va retomber sur Terre de manière incontrôlée


Décollage de la fusée Longue Marche-5B, emportant dans l’espace le deuxième module de la station spatiale chinoise Tiangong. A Wenchang, dans le sud de la Chine, le 24 juillet 2022

Une fusée Longue Marche-5B (LM-5B) a envoyé dans l’espace le deuxième élément de la station spatiale chinoise dimanche 24 juillet. Dans la phrase que vous venez de lire, l’information importante semble être contenue dans la seconde partie où l’on comprend que Pékin poursuit avec succès la construction de sa station orbitale. Cependant, la première partie de cette phrase contient elle aussi une information importante car chaque décollage d’une LM-5B s’accompagne, dans les jours qui suivent, d’une question inquiétante pour une grande partie des humains : « Et si la fusée me retombait sur la tête ? ».

Lire aussi : La Chine poursuit sa conquête de l’espace et lance un nouveau module de sa station spatiale

C’est de nouveau le cas avec le lanceur parti le 24 juillet qui, selon les estimations, pourrait retomber sur Terre entre la soirée du samedi 30 juillet et les premières heures du dimanche 31. Ceci dit, une marge d’erreur assez importante, d’une quinzaine d’heures, subsiste car il s’avère difficile de modéliser avec précision le comportement de l’étage principal de cette fusée, un cylindre de 33 mètres de longueur pesant plus de 20 tonnes.

Trois choses sont certaines : cet étage va retomber ; certains de ses éléments, qui ne se consumeront pas intégralement lors de la rentrée dans l’atmosphère, atteindront le sol ; cela se passera entre le 41parallèle nord (la latitude de Madrid ou de Naples en Europe) et le 41parallèle sud qui passe au sud de l’Afrique. Aucun risque pour la France métropolitaine donc, mais cette très vaste zone, qui contient le sud de l’Europe, une immense partie de l’Amérique, tout le continent africain, le sud de l’Asie et la quasi-intégralité de l’Australie, regroupe tout de même 88 % de la population mondiale…

Une fusée à un seul étage

Pourquoi ce problème ne se pose-t-il pas à chaque lancement de fusée mais uniquement avec la Longue Marche-5B ? D’ordinaire, la mise en orbite d’un satellite s’effectue à l’aide d’une fusée à deux étages (avec, éventuellement, l’appoint de propulseurs à poudre). Le premier étage assure pendant quelques minutes l’essentiel de l’effort de poussée mais il est rapidement détaché et retombe dans un océan quelconque. Le second étage, beaucoup plus petit, prend alors le relais pour assurer la mise sur orbite du satellite et est ensuite désorbité.

Plus puissant lanceur chinois, puisqu’il est capable de mettre 25 tonnes sur orbite basse, la Longue Marche dans sa version 5B ne suit pas ce scénario tout simplement parce qu’elle ne compte qu’un seul étage et pas deux (contrairement à la version 5 tout court). Pour remplir sa mission, cet étage principal monte donc à plus de 250 kilomètres d’altitude et se retrouve, de ce fait, lui-même satellisé pendant quelques jours.

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