Barbara
La vague actuelle de Covid-19, qui avait commencé début juin, a poursuivi son recul ces dernières semaines en France métropolitaine, avec un taux de contaminations et d’hospitalisations en baisse. En parallèle, le nombre de tests effectués diminue et la rentrée scolaire se fera sans restrictions. Les médecins alertent toutefois sur un risque très probable de reprise épidémique, dès cet automne.
Une rentrée scolaire sans restrictions sanitaires, un nombre de tests en chute libre… Depuis début juin, et le début de la vague actuelle de Covid-19, l’épidémie s’est peu à peu éclipsée des prises de parole du gouvernement, des médias et des esprits des Français. Si les chiffres sont actuellement favorales, les médecins craignent une reprise épidémique dès cet automne.
Depuis la levée du port obligatoire du masque dans les transports publics, à la mi-mai, la France a mis fin à toutes les restrictions contre le Covid-19. À la rentrée, le protocole sanitaire sera ainsi au niveau “socle”, le plus bas du nouveau cadre sanitaire, qui prévoit que les élèves soient accueillis en présentiel, à l’école primaire comme au collège et au lycée, sans port du masque.
Les activités physiques et sportives sont autorisées en intérieur et en extérieur sans restriction, et il n’y a pas de limitation du brassage entre les groupes d’élèves. Le respect des gestes barrières, comme le lavage des mains et l’aération des locaux, reste recommandé. Signe d’un certain relâchement, ou d’un ras-le-bol, le nombre de tests est en chute libre. Avec 91.418 tests quotidiens au 21 août selon Santé Publique France, on revient à un niveau qui n’a jamais été aussi bas depuis août 2020.
“On n’a plus envie de parler du Covid. On est englué dans des conflits géolopolitiques, les problèmes énergétiques, il y a la rentrée qui arrive. Depuis le 5 juillet, on est sur une décroissance des cas, depuis la mi-juillet des décès”, analyse pour BFMTV la médecin Anne Sénéquier.
Des chiffres dans le vert
Les chiffres attestent en effet que la situation sanitaire s’améliore. La vague actuelle de Covid-19, qui avait commencé début juin, a poursuivi son recul ces dernières semaines en France métropolitaine, selon les bulletins hebdomataires de Santé Publique France.
Ainsi, du 8 au 14 août, “la diminution de la circulation du SARS-CoV-2 s’est poursuivie avec une amélioration des indicateurs épidémiologiques dans l’ensemble des régions métropolitaines”. Pour la première fois depuis plusieurs semaines, Santé publique France n’a pas estimé que les contaminations et les hospitalisations restaient à un niveau “élevé”. Entre le 15 et le 24 août, la circulation du virus “a continué de ralentir, mais de façon moins marquée par rapport aux semaines précédentes”.
Ce jeudi, 19.836 nouveaux cas avaient été recensés, loin des plus de 150.000 contaminations quotidiennes observées au pic de la vague, et le nombre de patients en soins intensifs était repassé sous le seuil du millier pour la première fois depuis début juillet.
Vers une nouvelle vague à l’automne?
Pour autant, les médecins craignent que l’absence de restrictions, associée à la fin des vacances et à un brassage des populations à venir n’entraîne une reprise épidémique. Pour Anne Sénéquier, l’arrivée d’une nouvelle vague à l’automne est “fort probable”, car la “saisonnalité du Covid” n’a pas encore identifié et que “le risque de variant est toujours présent”.
Même constat pour le professeur Christophe Rapp, infectiologue à l’hôpital américain de Paris: “Le virus circule encore, car il n’est pas freiné par une couverture vaccinale suffisante. Les populations vont être brassées avec le retour des vacances, le climat va permettre plus de proximité et donc de contacts”, prévient-il. À la rentrée, abonde le professeur Philippe Amouyel, qui exerce au CHU de Lille, “le virus va retrouver un terrain pour circuler”.
La question d’une nouvelle dose de vaccin se posera alors à l’automne, ajoute Philippe Amouyel, “pour remonter l’immunité vaccinale et continuer d’essayer de tamponner cette huitième vague”.
