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Le journal indépendant « Novaïa Gazeta » interdit par la justice russe

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Publié le 5 sept. 2022 à 16:06Mis à jour le 5 sept. 2022 à 18:10

« Aujourd’hui, les autorités russes ont tué le journal. Ils ont volé 30 ans de leur vie à ses employés. Ils ont privé ses lecteurs du droit à l’information ». Transmis via un communiqué, tels sont les mots de la rédaction de « Novaïa Gazeta », dernier journal indépendant encore actif en Russie.

Le média réagissait à la décision, ce lundi, d’un tribunal russe d’annuler sa licence de diffusion papier, interdisant de facto toutes ses activités sur le territoire russe. ​Cette décision s’inscrit dans le cadre de poursuites intentées par l’organisme russe de tutelle des médias et des communications, « Roskomnadzor », qui accusait le journal d’investigation de ne pas avoir fourni des documents relatifs à un changement de propriétaire en 2006. La justice doit statuer sur la licence du site Web de « Novaïa Gazeta » la semaine prochaine.

Une décision « sans la moindre base légale »

A la sortie du tribunal, le rédacteur en chef de Novaïa Gazeta, Dmitri Mouratov – co-lauréat du prix Nobel de la paix 2021 – a déclaré à la presse que le journal ferait appel, en dénonçant une décision purement politique « sans la moindre base légale ». Une porte-parole du Haut-Commissariat aux droits de l’homme, Ravina Shamdasaniun a dénoncé peu après un « nouveau coup » porté à l’indépendance des médias russes.

Par crainte de représailles contre ses journalistes, critiques à l’égard de l’offensive russe contre l’Ukraine, le média avait déjà suspendu ses publications en ligne et en format papier au mois de mars . Des membres de la rédaction partis à l’étranger ont lancé en avril une nouvelle édition européenne, « Novaïa Gazeta Europe », qui n’est pas formellement rattachée à « Novaïa Gazeta », et dont les contenus sont également bloqués par les autorités russes.

Une pression contre les médias qui s’est intensifiée

Pilier du journalisme d’investigation en Russie, en dépit des restrictions progressives à la liberté de la presse et de l’assassinat de plusieurs de ses journalistes, le journal a été fondé en 1993 avec l’aide financière de l’ancien dirigeant soviétique Mikhaïl Gorbatchev, décédé mardi dernier. Ce dernier y avait injecté une partie des fonds reçus pour son prix Nobel de la paix en 1990. Ami de l’ancien dirigeant russe, le rédacteur en chef du média indépendant, qui réside toujours en Russie, a assisté samedi à ses funérailles. Le titre était l’employeur d’ Anna Politkovskaïa .

Si la pression contre les médias indépendants était déjà forte en Russie, l’invasion de l’Ukraine a marqué une accélération brutale des blocages, voire de fermeture de plusieurs médias dans le pays. Des actions en justice visant directement des journalistes ont aussi été lancées par les autorités. Dernier exemple en date : Ivan Safronov, un journaliste expert des questions militaires, vient d’être condamné ce lundi par un tribunal russe à 22 ans de détention en colonie pénitentiaire, après l’avoir déclaré coupable de « haute trahison ». 

Avec agences

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Written by Germain

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