in

La génomique lève le voile sur une famille néandertalienne

[ad_1]

Photographie de la grotte de Chagyrskaya, dans le sud de la Sibérie, fournie par l’Institut Max-Planck d’anthropologie évolutionniste de Leipzig.

Svante Pääbo a encore frappé. Quelques jours après l’attribution du Nobel de médecine à ce pionnier de l’étude de l’ADN ancien, il livre dans la revue Nature du 20 octobre « le premier portrait génomique d’une famille néandertalienne », selon l’expression de la paléogénéticienne Lara Cassidy (Trinity College, Dublin), qui n’a pas participé aux travaux. L’analyse ADN proposée par le chercheur suédois et l’équipe internationale qu’il a dirigée avec son collègue Benjamin Peter révèle en effet des liens de parenté entre les fossiles analysés. Et va jusqu’à proposer une hypothèse sur une organisation sociale où la femme circulait entre communautés néandertaliennes pour venir résider dans le groupe de son époux – ce qu’on appelle la « patrilocalité ».

Rappelons que Svante Pääbo, à la tête de l’Institut Max-Planck d’anthropologie évolutionniste de Leipzig, avait livré en 2010 la première ébauche de génome d’Homo neanderthalensis. Depuis, on totalisait 18 génomes de néandertaliens, de qualité variable. La dernière livraison dans Nature apporte tout d’un coup 13 génomes supplémentaires de notre cousin disparu il y a environ 40 000 ans, tirés de deux grottes de l’Altaï russe. Non loin de celle de Denisova, où Pääbo et des collègues russes avaient découvert en 2010 une autre humanité, les dénisoviens, en analysant une simple phalange vieille de 41 000 ans.

Lire aussi : Article réservé à nos abonnés Le prix Nobel de médecine attribué à Svante Pääbo, décrypteur du génome de Neandertal

Le sud de la Sibérie est décidément un formidable conservatoire de génomes anciens. Onze des nouveaux venus proviennent de la grotte de Chagyrskaya, où 90 000 artefacts de pierre ont déjà été trouvés, et datent d’environ 55 000 ans. Il devait s’agir d’un « relais de chasse » offrant un abri temporaire à des chasseurs-cueilleurs nomades. Les deux autres génomes sont ceux de deux individus vieux de 44 000 ans dont les ossements ont été trouvés dans une autre caverne distante d’une centaine de kilomètres, Okladnikov.

Relations de proche parenté

La comparaison de ces génomes a permis aux paléogénéticiens non seulement de déterminer le sexe des individus, mais aussi de découvrir des relations de proche parenté entre certains d’entre eux. Chagyrskaya D, un adulte de sexe masculin, était ainsi apparenté à plusieurs autres fossiles. « Nous avons trouvé une relation au premier degré entre lui et Chagyrskaya H, une adolescente », écrivent les chercheurs, qui ont pu trancher entre trois possibilités : fils-mère, frère-sœur ou père-fille. C’est la troisième qu’ils ont retenue, dans la mesure où les deux individus étaient porteurs de séquences d’ADN mitochondrial (ADNmt) différentes. Les mitochondries, ces usines énergétiques cellulaires, renferment en effet un génome qui est exclusivement transmis par la mère – celles contenues dans les spermatozoïdes sont détruites lors de la fécondation.

Il vous reste 59.87% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.

[ad_2]

What do you think?

Written by Milo

Leave a Reply

Your email address will not be published. Required fields are marked *

la fabuleuse montre connectée Fossil Gen 5 LTE est à -35%

« L’œuvre des “Tournesols”, aspergée de soupe, n’est pas vraiment visée, c’est le musée qui l’est »