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« Au-delà du nombre de médecins, c’est l’organisation de l’offre de soins qu’il faut repenser »

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Depuis plusieurs années, le constat est largement partagé de la difficulté d’accès aux soins pour une partie de plus en plus importante de la population française et dans un nombre croissant de territoires. Pour décrire ces difficultés, le terme « désert médical » s’est rapidement imposé en France auprès des pouvoirs publics, des médias et de la population. Pourtant, sous cette formule percutante et accrocheuse se cache une problématique ancienne et complexe qui est simplifiée à l’excès. Ainsi, l’attention se cristallise sur le corps médical et entraîne un appauvrissement des débats en opposant les partisans de mesures coercitives imaginées comme salvatrices et les défenseurs d’une liberté d’installation séculaire pensée comme immuable.

Contrairement aux idées reçues, il n’y a jamais eu autant de médecins en France. En effet, la densité médicale s’élevait à 318 médecins pour 100 000 habitants en 2021, alors qu’elle était de 119 en 1968 (direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques, mars 2021). Même s’il existe des disparités de cette densité entre les territoires, ces chiffres traduisent les limites d’une approche purement quantitative. Car une des composantes principales du problème de l’accès aux soins, malheureusement peu ou pas prise en compte, est la diminution du temps médical.

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Le temps médical, consacré à la prise en charge et aux soins des patients, ne fait que diminuer. A cela plusieurs raisons, au premier rang desquelles l’augmentation majeure du temps administratif et ce en dépit du développement d’outils numériques censés faciliter et simplifier les démarches.

Un mal plus profond

Il faut aussi considérer que l’approche de l’exercice médical des plus jeunes s’est modifiée par rapport à celle de leurs aînés, laissant plus de place à leur vie personnelle. Cette composante est primordiale, bien que parfois occultée, car il existe bel et bien un changement de paradigme sociétal dont les soignants ne sont pas exclus. Enfin, force est de constater qu’un nombre conséquent de médecins n’exercent pas ou plus la médecine auprès des patients mais sont toujours comptabilisés auprès de l’ordre des médecins.

Ainsi, la baisse du temps médical, qui s’est installée il y a déjà de nombreuses années, justifie d’augmenter le nombre de médecins. Cette augmentation n’a malheureusement pas été anticipée alors qu’en 2002, déjà, la mission « Démographie des professions de santé » proposait d’augmenter le numerus clausus des études médicales à 8 000 en 2007, chiffre qui n’a été atteint qu’en 2017 ! Le numerus clausus vient d’être supprimé pour laisser place à un numerus apertus dans le cadre d’une modification de l’accès aux études de santé. Mais il faudra attendre encore plusieurs années pour juger de l’efficience de cette réforme. Les effets ne se feront sentir que dans une quinzaine ou une vingtaine d’années. Par ailleurs, rien n’autorise à dire aujourd’hui que les nouveaux médecins s’installeront dans des zones démédicalisées.

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Written by Milo

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