L’entreprise américaine veut s’offrir le studio Activision Blizzard pour près de 69 milliards de dollars, mais la transaction est actuellement scrutée.
Bruxelles a annoncé mardi 8 novembre ouvrir une enquête approfondie sur le projet de rachat de l’éditeur américain de jeux vidéo Activision Blizzard par Microsoft, jugeant que cette opération à 69 milliards de dollars pouvait “sensiblement réduire” la concurrence sur ce marché.
La Commission européenne a expliqué craindre en particulier que Microsoft puisse “verrouiller l’accès aux jeux vidéo d’Activision Blizzard pour consoles et PC” dont le célèbre “call of Duty” et qu’il soit tenté de mettre en place “des stratégies d’éviction des distributeurs concurrents de jeux vidéo pour consoles”.
L’exécutif européen, qui veille au respect de la concurrence dans l’UE, estime que de telles stratégies pourraient entraîner “une hausse des prix, une baisse de la qualité et une réduction de l’innovation”.
Réduction de la concurrence
La Commission craint également une réduction de la concurrence sur le marché des systèmes d’exploitation pour PC. Elle estime que les utilisateurs pourraient être découragés d’acheter des PC ne fonctionnant pas sous Windows, le système de Microsoft rendu plus attractif par l’accès aux jeux d’Activision Blizzard.
La Commission a annoncé qu’elle allait “procéder à une enquête approfondie portant sur les effets de l’opération, afin de déterminer si ses craintes initiales sont confirmées”.
Elle dispose désormais d’une période de 90 jours, jusqu’au 23 mars 2023 pour prendre une décision.
L’ouverture d’une enquête approfondie ne préjuge pas de l’issue de la procédure.
Dans un secteur du jeu vidéo en pleine consolidation, Microsoft, lui même distributeur de jeux sur sa console Xbox, avait annoncé en janvier le rachat d’Activision Blizzard qui le propulserait à la troisième place mondiale de cette industrie, derrière le chinois Tencent et le japonais Sony, fabricant de la PlayStation.