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Les voyages en avion, signe extérieur de réussite pour les chercheurs ?

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La vie des labos. Depuis la fin des restrictions de circulation provoquées par la pandémie, des activités centrales du monde scientifique reprennent : les congrès, conférences et autres « workshops ». Et, avec elles, les déplacements en avion. Mais comme ils émettent beaucoup de gaz à effet de serre, comment concilier impératif de réduction d’empreinte carbone et développement de l’activité scientifique ?

« Pour répondre et surtout sortir des faux débats sur le sujet, il faut des données ! », lance Tamara Ben Ari (Inrae), coautrice d’une étude sur le sujet, parue le 19 octobre dans Environmental Research Letters. Avec six autres collègues, de diverses disciplines (épidémiologie, sociologie, astrophysique…), elle montre, pour la première fois, une corrélation significative entre le nombre de vols effectués par des chercheurs et leur visibilité scientifique, mesurée par le nombre de publications et par un indicateur, le h-index. Quand ce nombre vaut N pour un chercheur, c’est qu’au moins N de ses articles sont cités N fois par d’autres scientifiques.

L’étude s’est appuyée sur un questionnaire envoyé à des milliers de personnels de la recherche en 2020 par le collectif Labos 1point5, dont les coauteurs de l’étude sont membres, et qui depuis 2019 fait bouger les laboratoires français pour qu’ils mesurent et réduisent leur empreinte carbone. Sur les 6 700 réponses, ils ont retenu 4 591 contenant le nombre de vols en 2019 et le nombre de publications (entre 2017 et 2019), et 1 690 avec le nombre de vols et le h-index.

Lire aussi : Article réservé à nos abonnés « La recherche bas carbone met en tension le fonctionnement académique ordinaire »

Premier constat, les publications et le nombre de vols sont inéquitablement répartis. Les chercheurs de l’échantillon ont publié entre 0 et 1 290 articles sur la période avec une médiane de 4. Il existe des gros voyageurs (record à 88 vols !) et des « allergiques » à l’avion avec 0 vol (la médiane est de 0,5 vol). L’inégalité se traduit par le fait que 20 % des voyageurs les plus fréquents ont effectué 53 % des vols et que les 20 % les moins « agités » ne comptent que pour 3 % des vols. Quand les destinations étaient connues, l’empreinte carbone a été estimée à environ 887 kilos d’équivalent CO2, soit 13 % de l’empreinte carbone moyenne d’un Français.

Les jeunes chercheurs voyagent moins

Deuxième constat, plus un chercheur vole, plus il publie et plus son h-index est élevé. Plus précisément, la médiane du nombre de publications passe de 3, pour les chercheurs ne voyageant pas, à 15, pour ceux effectuant plus de 20 vols. La médiane du h-index passe, elle, de 17 à 29. Un test statistique montre aussi que cette corrélation ne s’explique pas par l’âge, la discipline ou le genre, et donc que le lien entre « productivité scientifique » et « visibilité » est solide. « Ça m’a surpris, car une autre étude au Canada, en 2019, sur un effectif plus faible n’avait pas trouvé une telle corrélation », explique Olivier Berné, de l’Institut de recherche en astrophysique et planétologie de Toulouse. Dans l’article, les auteurs parviennent cependant à réconcilier les deux résultats en tenant compte de différences entre l’Europe et les Etats-Unis.

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Written by Milo

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