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L’Agence spatiale européenne affiche ses ambitions pour les années 2030

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Le spatial a ceci de commun avec le jeu d’échecs qu’il est en général préférable de toujours avoir un ou plusieurs coups d’avance. Avec des délais qui se comptent en années, voire en lustres, prévoir constitue une figure imposée dans le secteur de l’exploration du Système solaire et des vols habités. Rien d’étonnant donc à ce que, la décennie 2020 à peine entamée, l’Agence spatiale européenne (ESA) ait rendu publique, mardi 5 juillet, sa feuille de route pour les dix années suivantes, un plan stratégique baptisé « Terrae Novae 2030 + ».

Les « terres nouvelles » en question ne le sont pas tant que cela puisqu’il s’agit de continuer à explorer l’orbite basse terrestre, la Lune et Mars. La véritable nouveauté se situe plus dans l’approche inédite de l’ESA, qui, après avoir longtemps privilégié la coopération internationale, en particulier avec les Etats-Unis et la Russie, joue désormais la carte d’une autonomie plus grande. Ainsi que l’exprime cette feuille de route dans son préambule, la raison de ce revirement est à chercher dans le contexte géopolitique, qui « peut devenir instable de manière inattendue. En conséquence, toute coopération internationale historique, même celle hautement emblématique et pacifique de l’exploration spatiale robotique et humaine, peut subitement être remise en question. »

Contexte international instable

L’Europe de l’espace paie en effet assez cher la guerre en Ukraine. Les sanctions internationales prises contre Moscou ont eu plusieurs retombées néfastes, dont deux en particulier. Tout d’abord l’arrêt des tirs de fusées russes Soyouz depuis le Centre spatial guyanais de Kourou prive l’ESA d’un lanceur moyen pour ses vols institutionnels. Second écueil : l’agence a dû renoncer à envoyer vers la Planète rouge sa mission ExoMars, qui s’appuyait sur deux éléments russes, le lanceur Proton et un module de descente et d’atterrissage. A l’heure qu’il est, le départ du rover d’ExoMars est retardé de quatre ans.

Ignorant si la coopération avec la Russie reprendra un jour et reconnaissant que « l’isolationnisme et le protectionnisme économique sont malheureusement une tendance », l’ESA vise plus d’indépendance. Pas question toutefois de remettre en cause sa collaboration avec les Etats-Unis dans le programme Artemis de retour des humains sur la Lune ou dans le projet Mars Sample Return de retour d’échantillons martiens. Mais quand le document de l’agence évoque sa présence sur l’orbite basse terrestre après que la Station spatiale internationale sera mise hors service (d’ici à la fin de la décennie), on voit bien le désir de jouer en solo. Décalquant le modèle américain du « New Space », l’ESA envisage en effet de confier au secteur privé européen la gestion d’une petite station orbitale (qui serait en partie financée par le tourisme spatial) et de développer les moyens d’y envoyer des humains. Cela implique la mise en service d’une fusée et d’une capsule qualifiées pour le vol habité, ce qui serait une première pour l’Europe.

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Written by Stephanie

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