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L’après Berlusconi ou l’impossible succession du « Cavaliere »


Les « noces » ont été célébrées le 19 mars, dans le cadre bucolique de la villa Gernetto, près de Monza. Rien d’officiel ou de gravé dans le marbre. Pour sa troisième union, avec Marta Fascina, sa cadette de 53 ans, Silvio Berlusconi a convié seulement une soixantaine d’amis fidèles pour une « fête de l’amour » au siège de son « université des Libertés », près de Milan. Parmi les invités d’honneur, le quarteron de ses fidèles lieutenants : Gianni Letta, le « Metternich de Forza Italia » et son éminence grise de toujours, Fedele Confalonieri, son bras droit à la Fininvest, Marcello Dell’Utri… mais aussi le patron de la Ligue, Matteo Salvini. « L’unique vrai leader qui reste en Italie », a souligné Silvio Berlusconi après l’avoir appelé à ses côtés pour la photo officielle. En revanche, seule la fille aînée du « Cavaliere », Marina Berlusconi, a assisté à la fête. Dans cette union « symbolique », qui ne figurera sur aucun registre officiel, l’heureuse élue est donc une jeune députée de Forza Italia de 32 ans. Un bain de jouvence pour le « Cavaliere », 85 ans, qui a dû renoncer, la mort dans l’âme, à son rêve de Quirinal (la présidence de la République italienne), en janvier 2022.

« Silvio Berlusconi a été visionnaire pendant vingt ans. Il a perdu la main dans les médias quand il a passé le relais à ses sbires qui étaient moins bons que lui », observe aujourd’hui un fin spécialiste des médias. Un jugement sévère quand on sait que son groupe Mediaset a augmenté ses revenus de 10 %, à 2,9 milliards d’euros, et a plus que doublé ses résultats en 2021. Mais ces résultats sont surtout liés à l’effet de rattrapage post-Covid. Contrairement à Rupert Murdoch qui a activement préparé sa succession avec la vente d’une partie de son empire (21st Century Fox) à Disney en 2017, pour se recentrer sur son groupe de presse et continuer à faire son métier de « libertarien » à fond, Silvio Berlusconi s’est bien gardé de trancher dans le vif. « Il croit encore à une vision égalitaire de la répartition de sa fortune entre ses cinq héritiers, dans la grande tradition lombarde », estime un bon connaisseur du groupe. « A la différence de Berlusconi qui a quitté la direction opérationnelle de son groupe quand il est entré en politique en 1994, Rupert Murdoch est resté un vrai stratège et un industriel des médias », tranche un consultant.

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Written by Germain

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