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3e lien: le projet est «incompatible» avec la crise climatique, selon Équiterre


Le projet de tunnel Québec-Lévis est «incompatible» avec les objectifs de lutte contre la crise climatique, selon une analyse de l’organisme Équiterre, qui lui accorde la note de seulement 32% à son «test climat».

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 En l’absence d’études publiées par le gouvernement démontrant le besoin ou les impacts de son projet, l’organisation écologique y est allée de sa propre «analyse environnementale» et a dévoilé ses résultats mercredi matin.

Le rapport d’une centaine de pages a été rédigé par une analyste maison en mobilité, sous la direction d’une professeure membre du Pôle intégré de recherche — Environnement, Santé et Société (PIRESS) de l’Université de Sherbrooke.

Le document conclut que le projet de tunnel dans sa forme actuelle, un tunnel autoroutier de 8,3 km entre les centres-villes de Québec et de Lévis, est «peu conforme» avec les quatre critères de la transition écologique étudiés, soit l’atténuation des émissions de GES (note de 33 %), l’adaptation et la résilience face aux dangers climatiques (17 %), les bénéfices socioéconomiques (39 %) et la saine gouvernance (22 %).

Cohérence

Le projet d’infrastructure obtient la note globale de 24 sur 75, ou 32 %, dans le cadre de cette analyse qualitative.

« L’analyse est claire : le troisième lien ne passe pas le test de la transition écologique. Il ne devrait pas aller de l’avant si l’on souhaite agir en bon gestionnaire et avec cohérence dans la lutte contre la crise climatique », soutient Marc-André Viau, directeur des relations gouvernementales d’Équiterre.

Parmi ses différents constats, l’organisme signale que des émissions polluantes seraient engendrées par la construction, mais également les véhicules qui y circuleront, qui «ne seraient pas exclusivement zéro émission avant plusieurs décennies».

En outre, l’augmentation de la capacité routière et la demande induite qu’elle entraîne «crée[nt] un cercle vicieux où il faut accorder toujours plus d’espace aux véhicules (stationnements, emprises des autoroutes, échangeurs, rues, etc.)», selon Équiterre.

Étalement urbain

Les auteurs sont d’avis que le projet va intensifier l’étalement urbain, particulièrement à Lévis, causant une perte d’habitats naturels et de territoires agricoles.

La place prépondérante accordée à l’automobile dans la dernière mouture, les risques de dépassements de coûts et l’absence d’études d’opportunité ou de projections de circulation sont d’autres facteurs qui plombent les résultats du projet.

«Un manque de transparence est observé entourant la gestion de ce dossier», peut-on lire.

L’étude émet des doutes sur les retombées économiques nettes du projet, rappelant que pour chaque dollar dépensé en déplacements automobiles par un individu, la société paie 9,20$ (comparativement à 1,50$ pour l’autobus).

«Pour le milieu scientifique, les études et les analyses chiffrées du gouvernement doivent être rendues publiques le plus rapidement possible», déclare Annie Chaloux, professeure agrégée à l’Université de Sherbrooke et directrice du PIRESS, par voie de communiqué.

Recommandations

Le rapport émet plusieurs recommandations, notamment de baser la prise de décision sur des données fiables, récentes et indépendantes, de consulter la population et d’étudier des solutions de rechange.

Rappelons que le gouvernement Legault a présenté en avril une version réduite de son tunnel, désormais estimé à 6,5 milliards $. Les autobus n’auraient plus de voie dédiée, mais auraient la priorité aux heures de pointe. La livraison est souhaitée un an plus tard que prévu, en 2032.

Plusieurs alternatives à ce projet ont toutefois été présentées par les adversaires de la CAQ dans le cadre de l’élection provinciale. Elles n’étaient pas prises en compte par l’étude d’Équiterre.



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Written by Stephanie

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